Un an après le déchaînement de violence qui a ravagé Israël et les territoires palestiniens en octobre dernier, les stigmates de ce bref mais intense conflit sont toujours visibles. Si un calme relatif est revenu, la situation reste précaire, sur fond de tensions latentes et de haine viscérale contre l’État hébreu dans une partie du monde arabe et musulman.
L’ombre de l’anéantissement
Pour le peuple israélien, ces événements ont brutalement ravivé la peur existentielle de l’anéantissement. Comme l’explique l’historien Georges Bensoussan, spécialiste du conflit israélo-palestinien, le scénario catastrophe d’une “deuxième Shoah” hante l’inconscient collectif israélien depuis la création de l’État d’Israël en 1948.
Le 7 octobre a réveillé en Israël la peur existentielle de l’anéantissement
Georges Bensoussan, historien
Un tropisme pro-palestinien en Occident
Face à cette menace, Israël se retrouve paradoxalement plus isolé que jamais sur la scène internationale. Une partie des intellectuels et des médias occidentaux ont en effet un tropisme marqué en faveur de la cause palestinienne, allant parfois jusqu’à une fascination malsaine pour les groupes islamistes comme le Hamas.
Le Hamas sait combien l’émotion peut facilement l’emporter sur la raison et la connaissance des faits.
Georges Bensoussan
Des ressorts de haine complexes
Les racines de l’hostilité anti-israélienne dans le monde arabo-musulman sont profondes et multiples :
- Un sentiment d’humiliation et de déclassement face à la puissance militaire et économique d’Israël
- Un antisémitisme aux relents religieux, Israël étant perçu comme un corps étranger au cœur du monde musulman
- L’instrumentalisation du conflit par des régimes arabes en manque de légitimité
- Le rôle toxique de la propagande islamiste qui dépeint les Juifs comme l’ennemi absolu
Sortir de l’engrenage de la violence
Un an après ce pic de violence, la voie d’une paix juste et durable semble encore lointaine. Pourtant, Israéliens comme Palestiniens ont intérêt à sortir de la logique mortifère du conflit pour construire un avenir commun. Cela passera par des concessions réciproques, un dialogue sans tabou et la fin des discours de haine. Un chemin ardu, semé d’embûches, mais vital pour briser le cercle infernal des représailles.