Alors que les dirigeants des pays membres de l’OTAN se réunissent à Washington pour célébrer le 75e anniversaire de l’Alliance atlantique, l’ambiance est loin d’être à la fête. Le spectre d’un retour au pouvoir de Donald Trump et le déclin apparent de Joe Biden font peser de lourdes incertitudes sur l’avenir de l’organisation et, plus largement, sur la stabilité du leadership américain dans le monde.
Un sommet sous tension
Ce qui aurait dû être un moment de consécration pour le Président Biden, qui a œuvré durant son mandat au renforcement des liens transatlantiques et à l’élargissement de l’OTAN, se transforme en une épreuve délicate. Affaibli politiquement et physiquement, le dirigeant américain suscite des doutes croissants parmi ses alliés.
Chacune de ses interventions lors du sommet sera scrutée avec attention, alors même que sa candidature à un second mandat est remise en cause au sein du Parti démocrate. Son bilan diplomatique apparaît de plus en plus comme un fragile sursis dont la pérennité est incertaine.
L’ombre de Trump
Mais c’est surtout la perspective d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche qui alimente toutes les craintes. Bien que non invité au sommet, l’ex-Président, dont les chances de réélection n’ont jamais semblé aussi élevées, est dans tous les esprits.
Si Trump ou un de ses épigones accédait de nouveau au pouvoir, ce serait un séisme pour l’OTAN et pour toute l’architecture de sécurité mondiale bâtie depuis 1945.
– Un diplomate européen
Beaucoup redoutent de voir les États-Unis se détourner à nouveau de leurs engagements internationaux, laissant leurs alliés dans l’expectative et offrant des opportunités à leurs adversaires, Chine et Russie en tête.
Un avenir en pointillé
Au-delà des enjeux de personnes, c’est toute la relation transatlantique et le positionnement stratégique de l’Occident qui pourraient être chamboulés par l’évolution politique aux États-Unis. Entre une Europe qui peine à parler d’une seule voix et une Amérique qui doute de son rôle de gendarme du monde, l’OTAN pourrait voir son avenir s’écrire en pointillé.
Derrière les déclarations d’unité et les photos de famille, chacun s’interroge sur la suite. Et si l’Alliance devait affronter les défis de demain sans un leadership américain fort et constant ?
– Un expert des questions de défense
Si le sommet de Washington célèbre le passé, il peine à dessiner clairement le futur. L’ombre portée de l’élection présidentielle de 2024, avec le spectre du trumpisme, déstabilise une organisation qui doit pourtant, plus que jamais, faire front face aux menaces grandissantes qui pèsent sur la paix et la sécurité internationales. Un tournant majeur se profile pour l’OTAN.