Il y a encore deux semaines, son nom était à peine murmuré dans les travées du tennis mondial. Aujourd’hui, elle est sur toutes les lèvres, portée par un public en délire et des exploits qui défient l’entendement. Loïs Boisson, 361e joueuse mondiale, a transformé Roland Garros 2025 en un conte de fées sportif. Mais cette jeune Dijonnaise de 22 ans peut-elle réellement aller jusqu’au bout et soulever le trophée Suzanne-Lenglen ? Plongeons dans son parcours, son jeu, et les chances qui pourraient la propulser au sommet.
Une Ascension fulgurante sur l’ocre parisien
Personne ne l’attendait à ce niveau. Entrée dans le tournoi grâce à une wild-card offerte par la fédération, Loïs Boisson a d’abord surpris en battant la 24e mondiale, Elise Mertens, dès le premier tour. Puis, elle a enchaîné les exploits en éliminant des joueuses du calibre de Jessica Pegula (3e mondiale) et Mirra Andreeva (6e mondiale). Ces victoires, acquises avec un jeu audacieux et une sérénité déconcertante, ont fait d’elle la première wild-card de l’histoire à atteindre les demi-finales de Roland Garros dans l’ère Open.
« Je ne m’attendais pas à rivaliser avec une fille de ce calibre. J’ai donné tout ce que j’avais et au final, c’est passé. »
Loïs Boisson, après sa victoire contre Jessica Pegula
Son parcours est d’autant plus remarquable qu’il intervient après une grave blessure au genou en 2024, qui l’avait privée de Roland Garros l’année précédente. Revenue sur les courts en février 2025, elle a repris confiance en enchaînant des victoires sur le circuit secondaire, avant de s’imposer comme la révélation de ce tournoi.
Un jeu taillé pour la terre battue
Loïs Boisson excelle sur terre battue, une surface qu’elle affectionne particulièrement et qui met en valeur son style de jeu. Inspirée par Rafael Nadal, elle s’appuie sur un coup droit lifté dévastateur, capable de générer des rotations dépassant les 3 000 tours par minute. Ce coup, combiné à une excellente maîtrise des glissades et des variations tactiques, désarçonne ses adversaires. Son revers, bien que moins percutant, est utilisé avec intelligence, notamment à travers des slices qui perturbent le rythme des joueuses habituées à des échanges rapides.
Les atouts de son jeu :
- Coup droit puissant : Une arme redoutable qui use ses adversaires.
- Variations tactiques : Slices, amorties et lobs pour déstabiliser.
- Déplacements fluides : Une maîtrise parfaite des glissades sur terre.
- Mental d’acier : Une sérénité impressionnante dans les moments clés.
Son jeu, souvent qualifié de terrien, rappelle celui des grandes championnes du passé comme Justine Henin ou Amélie Mauresmo. Cette capacité à alterner entre puissance et finesse a permis à Loïs de s’imposer face à des joueuses mieux classées, en exploitant leurs failles avec une patience remarquable.
Un mental à toute épreuve
Ce qui frappe chez Loïs Boisson, c’est sa capacité à rester impassible face à la pression. Alors que le public du court Philippe-Chatrier rugit à chaque point, elle conserve un calme olympien. Cette sérénité, elle l’a travaillée après des années marquées par des frustrations sur le court. Un travail psychologique, entamé pendant sa convalescence, lui a permis de transformer ses émotions en force.
« J’étais très émotive, beaucoup trop, et ça me desservait. J’ai compris que je n’irai pas loin si je continuais comme ça. »
Loïs Boisson, en conférence de presse
Sa gestion des moments clés est impressionnante. Face à Mirra Andreeva, menée 3-0 dans le deuxième set, elle a su renverser la vapeur avec une détermination sans faille. Cette résilience pourrait être un atout majeur dans sa quête du titre.
La demi-finale contre Coco Gauff : un défi colossal
En demi-finale, Loïs Boisson affronte Coco Gauff, numéro 2 mondiale et finaliste à Roland Garros en 2022. L’Américaine, connue pour sa puissance et sa régularité, représente un obstacle de taille. Cependant, Gauff a montré des signes de fébrilité dans ce tournoi, notamment avec 10 doubles fautes lors de son quart de finale contre Madison Keys.
| Joueuse | Classement | Forces | Faiblesses |
|---|---|---|---|
| Loïs Boisson | 361e | Coup droit, variations, mental | Revers, expérience limitée |
| Coco Gauff | 2e | Puissance, régularité, défense | Second service, gestion émotionnelle |
Pour battre Gauff, Loïs devra s’appuyer sur son coup droit pour dicter le rythme et exploiter les failles de l’Américaine, notamment sur son second service. La ferveur du public français pourrait également jouer un rôle clé, comme elle l’a fait contre Andreeva.
Les chances de victoire : un rêve réalisable ?
Alors, Loïs Boisson peut-elle vraiment gagner Roland Garros ? Si son parcours est déjà historique, le chemin vers le titre reste semé d’embûches. Outre Gauff, elle pourrait croiser en finale des joueuses comme Iga Świątek, quadruple vainqueur du tournoi, ou Aryna Sabalenka, numéro 1 mondiale. Ces adversaires, rompues aux grands rendez-vous, partent avec un avantage d’expérience.
Cependant, plusieurs éléments jouent en faveur de Loïs :
bud>- Absence de pression : Inconnue du grand public, elle joue sans attentes écrasantes.
- Soutien du public : L’énergie du court Philippe-Chatrier la galvanise.
- Jeu adapté : Sa maîtrise de la terre battue est un atout majeur.
- Momentum : Ses victoires consécutives lui donnent une confiance inébranlable.
En cas de victoire contre Gauff, Loïs intégrerait le top 70 mondial, un bond colossal depuis sa 361e place initiale. Une finale la propulserait même dans le top 35, voire le top 21 en cas de titre. Ces chiffres témoignent de l’ampleur de son exploit et de son potentiel pour marquer l’histoire.
Un impact au-delà du court
L’épopée de Loïs Boisson ne se limite pas à ses performances sportives. Elle incarne un renouveau pour le tennis féminin français, qui attendait une demi-finaliste à Roland Garros depuis Marion Bartoli en 2011. Son parcours inspire une nouvelle génération de joueuses et redonne espoir à un public français en quête de héros.
« C’est exactement ce dont la France a besoin. »
Jannik Sinner, numéro 1 mondial, à propos de Loïs Boisson
Son ascension fulgurante, marquée par une wild-card historique, a également un impact financier. Avec 690 000 euros déjà assurés, contre 129 000 euros gagnés en carrière avant le tournoi, Loïs Boisson transforme sa vie. Une victoire finale pourrait lui rapporter 2,55 millions d’euros, un chiffre qui donne le vertige.
Les obstacles à surmonter
Malgré son parcours de rêve, Loïs n’est pas à l’abri des défis. Son revers reste un point faible, souvent contourné par son jeu centré sur le coup droit. Face à des joueuses comme Gauff ou Świątek, qui excellent en défense, elle devra diversifier ses attaques. De plus, son inexpérience à ce niveau pourrait peser dans les moments cruciaux.
Les défis à relever :
- Manque d’expérience : Premier Grand Chelem, pression des grands matchs.
- Adversaires de haut vol : Gauff, Świątek ou Sabalenka en ligne de mire.
- Physique : Tenir la cadence des matchs intenses sur deux semaines.
Pourtant, son mental d’acier et son absence de complexes pourraient compenser ces lacunes. Après tout, qui aurait parié sur une 361e mondiale en demi-finale ?
L’héritage d’une épopée
Quel que soit le dénouement, Loïs Boisson a déjà marqué les esprits. Elle est la cinquième Française à atteindre les demi-finales de Roland Garros dans l’ère Open, rejoignant des légendes comme Mary Pierce et Marion Bartoli. Son parcours rappelle celui d’Emma Raducanu, victorieuse de l’US Open 2021, mais avec une particularité : Loïs a battu deux top 10, un exploit rare pour une débutante en Grand Chelem.
Son histoire, celle d’une joueuse revenue de blessure et portée par un public en fusion, transcende le sport. Elle incarne l’espoir, la résilience et la magie des grandes compétitions. Alors, peut-elle gagner ? Rien n’est impossible. Comme elle l’a dit elle-même, son rêve n’est pas seulement d’atteindre les demi-finales, mais de soulever le trophée. Et à Roland Garros, où les surprises sont légion, Loïs Boisson pourrait bien écrire une nouvelle page d’histoire.
Et vous, pensez-vous que Loïs Boisson peut créer l’exploit ultime ?
