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L’OIAC Exhorte la Syrie à Sécuriser Ses Stocks d’Armes Chimiques

L'OIAC s'inquiète pour les armes chimiques syriennes après la chute d'Assad. La Syrie sommée de garantir leur sécurité, mais des doutes persistent sur l'exhaustivité de sa déclaration. Le HTS promet de protéger les stocks, Israël dit en avoir détruit une partie. Que cache encore la Syrie ?

Alors que la Syrie traverse une période de bouleversements politiques majeurs suite au renversement de son dirigeant de longue date Bachar al-Assad, l’épineuse question de son arsenal chimique revient sur le devant de la scène internationale. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a en effet interpellé les nouvelles autorités syriennes pour les enjoindre à garantir de toute urgence la sûreté et la sécurité des stocks d’armes non-conventionnelles encore présents sur le territoire.

Une déclaration jugée incomplète par l’OIAC

Si la Syrie avait accepté en 2013, sous la pression internationale consécutive à une attaque chimique meurtrière, de rejoindre la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et de remettre ses stocks déclarés pour destruction, l’OIAC n’a eu de cesse d’exprimer ses doutes quant à l’exhaustivité de la déclaration faite à l’époque par Damas. À ce jour, l’organisation estime toujours que de « graves inquiétudes subsistent » sur l’intégralité du programme chimique syrien et le sort d’importantes quantités d’agents toxiques non comptabilisés.

Le HTS promet de protéger les stocks

Face à ces interrogations, le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a pris le contrôle du pays, s’est engagé à « coopérer avec la communauté internationale » sur la surveillance de ces armements sensibles. Dans une déclaration relayée par le groupe de renseignement SITE, le HTS assure vouloir protéger les stocks chimiques restants et veiller à ce qu’ils ne soient pas utilisés contre les populations, se défendant de toute « intention » ou « désir » d’y avoir recours « quelles que soient les circonstances ».

Frappes israéliennes pour détruire des « armes chimiques »

De son côté, Israël affirme avoir mené ces derniers jours des frappes sur le sol syrien pour détruire des « armes chimiques », afin « qu’elles ne tombent pas aux mains d’extrémistes ». Une allégation qui jette une ombre supplémentaire sur la réalité des stocks syriens et les risques de prolifération dans un contexte d’instabilité.

L’OIAC prête à travailler avec les nouvelles autorités

Malgré ces zones d’ombres persistantes, l’OIAC se dit prête à collaborer avec le nouveau pouvoir en place et la communauté internationale pour répondre aux inquiétudes sur le programme chimique syrien. Un défi de taille alors que le pays se trouve à un tournant majeur de son histoire et que la menace des armes de destruction massive, longtemps brandie par le régime Assad, continue de planer sur la région.

L’instabilité actuelle en Syrie fait craindre une possible dissémination des stocks d’armes chimiques, avec le risque qu’ils tombent aux mains de groupes radicaux prêts à en faire usage. C’est tout l’enjeu des efforts déployés par l’OIAC pour s’assurer de leur sécurisation et de leur destruction définitive, dans un pays qui n’a visiblement pas livré tous ses secrets sur l’étendue réelle de son arsenal toxique.

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