C’est dans un contexte de tensions croissantes en Asie-Pacifique que le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a entamé mardi une visite au Japon. Au programme : des entretiens de haut niveau avec le Premier ministre nippon Shigeru Ishiba et son homologue Gen Nakatani, sur fond d’inquiétudes partagées quant aux ambitions de la Chine dans la région.
La Chine, une menace pour l’ordre international
La veille, lors d’un discours prononcé devant les troupes américaines stationnées près de Tokyo, M. Austin n’a pas mâché ses mots. Selon lui, la Chine représente une menace claire et présente pour la stabilité régionale :
La Chine est le seul pays au monde qui a l’intention et, de plus en plus, la capacité de modifier l’ordre international fondé sur des règles.
Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense
Face à ce défi, les États-Unis entendent bien continuer à travailler main dans la main avec leurs alliés japonais pour garantir la liberté de navigation et de survol dans la région. Un message fort envoyé à Pékin, alors que les tensions autour de Taïwan, revendiquée par la Chine, sont à leur comble.
54 000 soldats américains au Japon
Le Japon accueille actuellement quelque 54 000 militaires américains sur son sol, principalement sur l’île d’Okinawa, stratégiquement située à l’est de Taïwan. Une présence qui souligne l’importance de l’alliance nippo-américaine face aux défis sécuritaires régionaux.
Inquiétudes sur la situation en Syrie
Outre la question chinoise, M. Austin a également évoqué la situation préoccupante en Syrie, où la chute du régime de Bachar al-Assad pourrait profiter à des groupes terroristes comme l’État islamique. Une problématique qui nécessitera une vigilance accrue de la part de la communauté internationale.
L’avenir de l’alliance sous l’ère Trump
Si cette 13e visite de Lloyd Austin dans la région témoigne de l’engagement américain en Asie-Pacifique, l’arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison-Blanche soulève des interrogations. Les velléités isolationnistes du président élu pourraient en effet conduire à une diminution du soutien financier de Washington à la sécurité régionale.
Face à cette éventualité, le Japon semble déterminé à renforcer ses propres capacités de défense. Tokyo s’est d’ores et déjà fixé pour objectif de porter ses dépenses militaires à 2% de son PIB d’ici 2027. Un effort conséquent qui témoigne de la volonté nippone de s’affirmer comme un acteur clé de la stabilité en Asie-Pacifique, aux côtés de son allié américain.
