C’est une petite révolution qui vient de s’opérer dans le monde feutré du tennis. Lors d’un vote à Hong Kong la semaine dernière, la Fédération internationale (ITF) a définitivement adopté le coaching depuis les tribunes pendant les matches. Une décision historique qui ne manque pas de faire réagir dans le microcosme de la petite balle jaune.
Communiquer avec son coach pendant les matchs, c’est désormais possible
Concrètement, à partir du 1er janvier 2025, la règle 30 des lois du tennis sera modifiée. Les entraîneurs pourront prodiguer conseils et encouragements à leur protégé directement depuis leur siège dans les tribunes. Que ce soit verbalement s’ils sont du même côté du court, ou par signes depuis l’autre côté. Le tout devra rester bref, discret et avoir lieu entre les points ou pendant les changements de côté.
Une petite révolution donc, même si dans les faits, le coaching “illégal” a toujours plus ou moins existé sur le circuit. Mais cette fois, la pratique sera donc officiellement autorisée et encadrée. Pour Stuart Miller, directeur des règlements à l’ITF, c’est l’aboutissement d’un long processus de consultation :
Nous avons récolté les retours de tout le monde. Les joueurs trouvaient que cela rendait les tournois plus intéressants, les coachs disaient que cela améliorait le développement des joueurs, et les arbitres étaient satisfaits de pouvoir se concentrer sur ce qu’il se passe sur le court plutôt qu’en tribunes.
Taylor Fritz s’oppose fermement à la décision
Mais tous les acteurs du tennis ne partagent pas cet enthousiasme. À commencer par le numéro 6 mondial Taylor Fritz. L’Américain n’a pas mâché ses mots sur les réseaux sociaux :
Pouvons-nous cesser de ruiner le duel mental et stratégique du sport s’il vous plaît.
Pour lui, permettre le coaching dénaturerait l’essence même du tennis, sport individuel par excellence où la force mentale et la capacité d’adaptation font souvent la différence au plus haut niveau. Un avis partagé par de nombreux puristes, inquiets de voir le tennis se “footballiser” avec des coachs omnipotents.
Les tournois auront le dernier mot
Face à ces réticences, l’ITF a tenu à préciser que les tournois auraient le dernier mot. Chaque épreuve sera libre d’appliquer ou non ce nouveau règlement en fonction de sa philosophie et de sa tradition. On imagine mal Wimbledon, le temple du tennis si attaché au respect des conventions, embrasser totalement cette révolution par exemple.
Au final, le débat est loin d’être clos et risque d’animer encore longtemps les discussions dans le petit monde du tennis. Entre ceux qui y voient un mal nécessaire pour moderniser et dynamiser le spectacle, et les traditionalistes arc-boutés sur l’identité du noble sport. Une chose est sûre : le tennis entre dans une nouvelle ère, qu’on le veuille ou non. Reste à savoir jusqu’où ira cette petite révolution qui ne fait que commencer.