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L’Italie voit l’immigration clandestine chuter grâce à Meloni

Depuis l'arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni fin 2022, l'Italie a vu l'immigration clandestine chuter de 65%. Mais le phénomène se détourne désormais vers l'Espagne et la Grèce, où les arrivées explosent. Quelles sont les clés du "succès" italien, et quelles conséquences pour le reste de l'Europe ?

Depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni fin 2022, l’Italie a vu l’immigration clandestine chuter de manière spectaculaire. Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur italien, le nombre de migrants illégaux débarqués dans la péninsule a diminué de 65% par rapport à 2023. Un “succès” que la Première ministre italienne met en avant, elle qui avait fait de la lutte contre l’immigration clandestine son cheval de bataille.

Les clés de la politique migratoire de Meloni

Pour obtenir ces résultats, Giorgia Meloni a actionné plusieurs leviers :

  • Multiplication des accords bilatéraux avec les pays de départ (Tunisie, Libye) pour bloquer les départs et faciliter les retours
  • Durcissement des conditions d’accueil et restriction du droit d’asile
  • Criminalisation accrue des passeurs et encadrement strict des ONG
  • Mise en place de centres d’examen des demandes d’asile hors d’Italie

Une ligne dure assumée, dans la droite ligne des engagements de campagne de la leader de Fratelli d’Italia. Avec à la clé une baisse drastique des arrivées, y compris des mineurs isolés, dont le nombre a été divisé par 4.

Une pression migratoire qui se reporte ailleurs

Mais ce qui n’arrive plus en Italie ne disparaît pas pour autant. On assiste en effet à un report des flux migratoires vers d’autres pays du sud de l’Europe, où les arrivées explosent :

  • +155% d’arrivées en Espagne, notamment aux Canaries
  • +222% en Grèce par rapport à 2023

Face à cette situation, les gouvernements espagnol et grec tirent la sonnette d’alarme et réclament une répartition plus équitable des migrants à l’échelle européenne, comme le prévoit le nouveau Pacte sur l’asile et les migrations.

Nous ne pouvons pas accueillir tout le monde, il faut une réponse européenne solidaire.

Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol

Quelle stratégie européenne face aux défis migratoires ?

Si la politique musclée de Giorgia Meloni semble porter ses fruits à court terme en Italie, elle ne fait que déplacer le problème. Les pays du sud de l’Europe, en première ligne, réclament plus de solidarité tandis que ceux du nord freinent des quatre fers. Le nouveau Pacte européen sur l’asile et les migrations, âprement négocié, entrera bientôt en vigueur mais semble déjà insuffisant face à l’ampleur du défi.

Au-delà des mesures sécuritaires, une véritable stratégie européenne impliquerait de s’attaquer aux causes profondes des migrations :

  • Aide au développement des pays d’origine
  • Coopération renforcée pour lutter contre les passeurs
  • Mise en place de voies d’immigration légale pour décourager les traversées périlleuses

Autant de chantiers titanesques sur lesquels l’Europe peine à parler d’une seule voix. En attendant, le nombre de morts en Méditerranée ne cesse d’augmenter, et rien n’indique que la pression migratoire va faiblir dans les années à venir. Un casse-tête pour le Vieux Continent.

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