Le XV d’Italie s’est imposé dans la douleur 20-17 contre la Géorgie dimanche, une semaine après une humiliation historique subie face à l’Argentine (18-50). Dans un stade Luigi-Ferraris de Gênes acquis à leur cause, les Azzurri ont dû cravacher jusqu’au bout pour arracher la victoire face à de vaillants Lelos.
Malmenés pendant plus d’une heure, les protégés de Gonzalo Quesada ont su inverser la tendance en fin de match grâce à un essai de pénalité (52e) et un essai libérateur d’Alessandro Fusco (62e). Un succès étriqué qui soulage le rugby italien mais qui soulève aussi beaucoup de questions, à une semaine de la réception des redoutables All Blacks, tout juste battus d’un point par la France.
Un début de match cauchemardesque pour l’Italie
Conscients de l’importance de ce test après la claque argentine, les Italiens sont pourtant totalement passés à côté de leur entame. Pris dans l’engagement et l’agressivité des avants géorgiens, ils ont rapidement été menés 10-0 suite à un essai d’Akaki Tabutsadze consécutif à une belle percée de Tedo Abzhandadze (22e).
Le jeune ouvreur du RC Toulon, préféré à Tommaso Allan, a été l’un des rares italiens au niveau en première période. Sa vista et ses crochets ont mis le feu dans la défense des Lelos. C’est d’ailleurs sur une de ses inspirations que l’Italie recolle au score juste avant la pause. Après plusieurs temps de jeu, il sert sur un pas Mirco Spagnolo qui aplatit en force (38e). 10-10 à la mi-temps, l’essentiel est assuré pour les locaux malgré une prestation très mitigée.
La Géorgie fait douter l’Italie
Requinqués et remotivés par les consignes de Levan Maisashvili, les Géorgiens repartent pied au plancher en seconde période. Leur pack prend l’ascendant et permet à Vasil Lobzhanidze de redonner l’avantage aux siens dès la 36e minute, en aplatissant en force après une longue séquence de pick and go. 10-17, l’Italie est dos au mur.
La peur d’une nouvelle désillusion se lit alors sur le visage des Transalpins. Les minutes défilent et les Géorgiens ne lâchent rien, bien décidés à s’offrir un succès de prestige. C’est finalement sur une faute en mêlée que les Italiens vont trouver la clé. L’arbitre accorde un essai de pénalité (52e) qui leur permet de recoller à 17-17.
On savait que ce serait dur après une semaine difficile mais la victoire est là, c’est le principal.
– Michele Lamaro, capitaine de l’Italie
Fusco délivre l’Italie
Revigorés par cet essai inespéré, les Italiens haussent enfin leur niveau de jeu et campent dans les 22 mètres adverses. La délivrance intervient à la 62e minute. Après plusieurs pick and go, Alessandro Fusco parvient à s’extraire du maul pour marquer l’essai de la gagne. 20-17, l’Italie mène pour la première fois du match.
Les 20 dernières minutes sont irrespirables, les Azzurri contenant tant bien que mal les assauts répétés des Géorgiens. Le stade explose de joie au coup de sifflet final, soulagé d’éviter une nouvelle désillusion. Les Italiens s’imposent 20-17 et se donnent un peu d’air avant un défi XXL face aux All Blacks.
L’avis de notre envoyé spécial
Cette victoire étriquée face à une vaillante équipe de Géorgie ne va pas rassurer les supporters italiens. Malgré quelques fulgurances, le XV d’Italie a affiché un visage très inquiétant, surtout une semaine après la correction reçue contre les Pumas. Indisciplinés, brouillons et sans rythme, les coéquipiers de Michele Lamarro ont longtemps subi avant de s’imposer d’un souffle.
Le sélectionneur Gonzalo Quesada va devoir trouver les mots justes pour remobiliser ses troupes et vite gommer les carences aperçues. Car le prochain adversaire qui se présente n’est autre que la Nouvelle-Zélande, en quête de rachat après sa courte défaite en France. Les Italiens sont prévenus, un autre visage sera impératif pour espérer rivaliser et éviter une correction plus sévère que celle subie face à l’Argentine.
Les Géorgiens peuvent eux sortir du stade Luigi-Ferraris la tête haute. Avec plus de réussite, ils auraient même pu créer l’exploit et s’offrir le scalp d’une nation du Tier 1. Leur performance confirme leurs progrès et leur statut de meilleure nation de rugby en dehors des équipes traditionnelles. De bon augure à un an de la Coupe du Monde en France, où ils défieront l’Australie, le pays de Galles et les Fidji dans un groupe relevé.