ActualitésÉconomie

L’Italie Réduit Son Déficit Public, Un Signe De Reprise Économique ?

L'Italie a réduit son déficit public à 8,8% du PIB début 2024, contre 11,6% un an plus tôt. Entre ralentissement de l'inflation et hausse de l'épargne des ménages, assistons-nous aux prémices d'une reprise économique durable ? Décryptage des derniers chiffres de l'Istat...

En ce début d’année 2024, l’Italie affiche une amélioration notable de ses finances publiques. Selon les derniers chiffres publiés par l’Institut national des statistiques (Istat), le déficit public transalpin est ressorti à 8,8% du Produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre, contre 11,6% sur la même période de 2023. Une performance encourageante, qui soulève néanmoins des interrogations quant à sa pérennité dans un contexte économique encore fragile.

Des recettes fiscales en hausse, l’inflation en soutien

Parmi les facteurs ayant contribué à cette embellie des comptes publics italiens, l’Istat pointe en premier lieu la hausse des recettes fiscales. Sur les trois premiers mois de l’année, l’administration publique a en effet engrangé 211,7 milliards d’euros de recettes, contre 204,5 milliards un an plus tôt. Dans le même temps, les dépenses ont reculé de 2%, à 257 milliards d’euros.

Mais cette amélioration du déficit tient aussi, selon l’institut statistique, au ralentissement de l’inflation qui a permis un “regain de pouvoir d’achat pour les ménages”. En juin, la hausse des prix à la consommation s’est établie à seulement 0,9% en Italie selon les normes européennes, loin des 2,5% enregistrés en moyenne dans la zone euro. Un répit bienvenu pour les ménages italiens, qui ont aussi “recommencé à épargner” d’après l’Istat.

L’économie italienne sur la voie de la reprise ?

Au-delà de l’évolution positive du déficit public, l’économie italienne affiche plus globalement des signaux encourageants en ce premier trimestre. La Botte a ainsi vu son PIB progresser de 0,3% sur la période (après +0,1% fin 2023), tandis que son taux de chômage s’établissait à seulement 6,8% en mai, à peine plus que la moyenne de la zone euro (6,4%).

Des performances à mettre en perspective avec les importants fonds européens dont bénéficie l’Italie. Principal bénéficiaire du plan de relance de l’UE avec 194,4 milliards d’euros prévus d’ici 2026, le pays a su tirer parti de cette manne pour soutenir son économie et enclencher des réformes.

L’économie italienne donne d’incontestables signes d’amélioration, mais des défis importants demeurent, à commencer par le niveau élevé de la dette publique.

Lorenzo Codogno, ancien économiste en chef du Trésor italien

Le spectre d’une procédure pour déficit excessif

Car malgré ces signaux positifs, l’Italie n’est pas à l’abri d’une procédure européenne pour déficit excessif. Avec la réactivation des règles budgétaires de l’UE fin 2023, qui limitent les déficits à 3% du PIB et les dettes publiques à 60%, sept pays dont l’Italie se sont vus notifier par Bruxelles l’ouverture future d’une telle procédure.

En cause : un déficit public parmi les plus élevés de l’UE en 2023 (7,4% du PIB), et surtout une dette publique colossale atteignant 137% du PIB. Des déséquilibres qui exposent l’Italie à des sanctions financières si elle ne parvient pas à mettre en oeuvre les ajustements requis par Bruxelles.

Mais la récente réforme du Pacte de stabilité et de croissance, adoptée début 2024, offre davantage de flexibilité aux pays concernés. Plutôt que des objectifs annuels contraignants, ce sont désormais des trajectoires budgétaires sur quatre ans, adaptées à chaque pays, qui seront au cœur du dispositif de surveillance. De quoi laisser à l’Italie une certaine marge de manœuvre pour rééquilibrer progressivement ses comptes.

Préserver la reprise, le défi du gouvernement Meloni

Pour le gouvernement de Giorgia Meloni, l’enjeu est donc de concilier ajustement budgétaire et soutien à l’activité économique. Un exercice d’équilibriste qui passe notamment par la poursuite des réformes structurelles (marché du travail, système judiciaire, fiscalité…) réclamées de longue date par Bruxelles.

  • Mettre en œuvre les investissements prévus dans le cadre du plan de relance européen
  • Engager des réformes pour renforcer le potentiel de croissance à long terme
  • Réduire graduellement le déficit et la dette, sans casser la reprise

Autant de chantiers cruciaux pour permettre à l’économie italienne de transformer l’essai, après des années de stagnation et de fragilité. En s’appuyant sur les premiers signaux encourageants de 2024, tout en restant vigilante sur l’évolution des finances publiques. Un défi de taille pour la Première ministre post-fasciste, qui joue là une bonne partie de sa crédibilité sur la scène européenne.

Car malgré ces signaux positifs, l’Italie n’est pas à l’abri d’une procédure européenne pour déficit excessif. Avec la réactivation des règles budgétaires de l’UE fin 2023, qui limitent les déficits à 3% du PIB et les dettes publiques à 60%, sept pays dont l’Italie se sont vus notifier par Bruxelles l’ouverture future d’une telle procédure.

En cause : un déficit public parmi les plus élevés de l’UE en 2023 (7,4% du PIB), et surtout une dette publique colossale atteignant 137% du PIB. Des déséquilibres qui exposent l’Italie à des sanctions financières si elle ne parvient pas à mettre en oeuvre les ajustements requis par Bruxelles.

Mais la récente réforme du Pacte de stabilité et de croissance, adoptée début 2024, offre davantage de flexibilité aux pays concernés. Plutôt que des objectifs annuels contraignants, ce sont désormais des trajectoires budgétaires sur quatre ans, adaptées à chaque pays, qui seront au cœur du dispositif de surveillance. De quoi laisser à l’Italie une certaine marge de manœuvre pour rééquilibrer progressivement ses comptes.

Préserver la reprise, le défi du gouvernement Meloni

Pour le gouvernement de Giorgia Meloni, l’enjeu est donc de concilier ajustement budgétaire et soutien à l’activité économique. Un exercice d’équilibriste qui passe notamment par la poursuite des réformes structurelles (marché du travail, système judiciaire, fiscalité…) réclamées de longue date par Bruxelles.

  • Mettre en œuvre les investissements prévus dans le cadre du plan de relance européen
  • Engager des réformes pour renforcer le potentiel de croissance à long terme
  • Réduire graduellement le déficit et la dette, sans casser la reprise

Autant de chantiers cruciaux pour permettre à l’économie italienne de transformer l’essai, après des années de stagnation et de fragilité. En s’appuyant sur les premiers signaux encourageants de 2024, tout en restant vigilante sur l’évolution des finances publiques. Un défi de taille pour la Première ministre post-fasciste, qui joue là une bonne partie de sa crédibilité sur la scène européenne.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.