Les liens entre l’Italie et les États-Unis n’ont jamais semblé aussi forts. En effet, une source proche du dossier a révélé que la Première ministre italienne Giorgia Meloni se rendra à Washington lundi prochain pour assister à l’investiture de Donald Trump, le nouveau président américain. Un geste symbolique fort qui témoigne des relations chaleureuses entre les deux dirigeants.
Mme Meloni, cheffe du gouvernement italien d’extrême droite, s’est positionnée comme l’alliée européenne la plus proche de M. Trump. Elle entretient également une amitié étroite avec le milliardaire Elon Musk, omniprésent dans l’entourage du président élu. Cette proximité inédite bouscule les codes de la diplomatie internationale.
Une entorse au protocole, signe d’une amitié naissante
Traditionnellement, les dirigeants étrangers ne participent pas aux cérémonies d’investiture des présidents américains. Mais cette fois-ci, Mme Meloni affirme avoir reçu une invitation personnelle de M. Trump, un geste perçu par les observateurs italiens comme une marque du « grand respect » que le nouveau locataire de la Maison Blanche voue à l’Italie et à sa dirigeante.
Plusieurs autres figures politiques européennes d’extrême droite ont également été conviées par M. Trump, dont le Britannique Nigel Farage, le Français Éric Zemmour et deux hauts responsables du parti allemand AfD. Le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a décliné l’invitation, mais sa présence n’aurait pas détonné dans ce parterre de personnalités controversées.
Une relation prometteuse malgré une rencontre récente
Bien que Mme Meloni et M. Trump ne se connaissent pas depuis longtemps, ils partagent des valeurs conservatrices affirmées et se sont déjà rencontrés à deux reprises depuis l’élection du dirigeant républicain en novembre dernier. Leur entrevue la plus marquante a eu lieu à Mar-a-Lago, la luxueuse résidence de M. Trump en Floride, où ce dernier a qualifié la Première ministre italienne de « femme fantastique ».
De plus, le parti post-fasciste Fratelli d’Italia de Mme Meloni cultive de longue date des liens étroits avec Steve Bannon, l’ancien stratège controversé de M. Trump et architecte de sa victoire en 2016. Cette connexion idéologique renforce encore la proximité entre les deux leaders.
L’Italie, pont entre Washington et Bruxelles ?
Certains soutiens de Mme Meloni voient en elle un potentiel « pont » entre la Maison Blanche et l’Union Européenne. La Première ministre italienne avait en effet réussi à nouer une relation solide avec le président sortant Joe Biden, saluée pour son ferme engagement aux côtés de l’Ukraine face à l’invasion russe.
Mais des experts mettent en garde Bruxelles quant à la fiabilité de Mme Meloni comme éventuelle médiatrice, compte tenu de son euroscepticisme assumé. Les premières décisions de M. Trump sur des dossiers clés comme l’Ukraine ou les tarifs douaniers inquiètent déjà les instances européennes.
Giorgia Meloni incarne un conservatisme décomplexé qui séduit une partie de l’électorat européen. Mais sa proximité avec Donald Trump pourrait compliquer les relations entre l’UE et les États-Unis.
Analyse un diplomate européen
Un symbole controversé
La présence de Mme Meloni à l’investiture de M. Trump revêt donc une dimension symbolique forte. Elle marque le rapprochement assumé entre deux dirigeants aux accents populistes et nationalistes, par-delà l’Atlantique. Cette image risque cependant de heurter une partie de l’opinion publique européenne, méfiante envers les discours radicaux.
Reste à savoir si cette amitié naissante se traduira par une véritable inflexion de la politique étrangère italienne et un réalignement des forces conservatrices au niveau international. Une chose est sûre : le tandem Meloni-Trump ne laissera personne indifférent et sera scruté de près par les chancelleries du monde entier.
