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L’Italie écarte une nouvelle taxe sur les superprofits des banques

Le gouvernement italien écarte l'idée d'une nouvelle taxe sur les "superprofits" des banques et assurances, mettant fin aux rumeurs qui avaient fait chuter les valeurs financières à la Bourse de Milan. Retour sur les coulisses de ce revirement surprise...

Les marchés financiers italiens peuvent souffler. Le gouvernement de Giorgia Meloni a mis fin vendredi aux spéculations sur une éventuelle nouvelle taxe visant les “superprofits” réalisés par les banques et les assurances transalpines. Une source gouvernementale a fermement démenti les rumeurs relayées par plusieurs médias italiens ces derniers jours, assurant que l’exécutif n’envisageait nullement de rééditer l’expérience controversée de l’été dernier.

Panique à la Bourse de Milan

Les articles évoquant un projet de “contribution de solidarité” ciblant les secteurs bancaire, assurantiel mais aussi le luxe et l’énergie avaient semé la panique jeudi à la Bourse de Milan. Les valeurs bancaires, en premier lieu UniCredit et Monte dei Paschi di Siena (MPS), avaient subi de lourdes pertes. Un mouvement baissier qui s’est poursuivi vendredi, dans un contexte de chute généralisée des places européennes.

Pourtant, le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti avait lui-même alimenté les spéculations début juillet, en appelant à “une réflexion” sur les primes d’assurance au vu des “excellents résultats” du secteur. Des propos qui avaient ravivé le souvenir de la taxe surprise sur les “superprofits” des banques dévoilée en août 2022.

Le précédent de 2022

Pour rappel, la Première ministre Giorgia Meloni avait alors pris le monde des affaires de court avec un prélèvement exceptionnel de 40% sur les bénéfices bancaires jugés indus. Une mesure annoncée dans la confusion, modifiée à deux reprises en 24 heures, avant d’être sérieusement édulcorée face au tollé suscité.

Au final, la taxe n’aura rapporté aucune recette à l’État italien, les banques ayant eu le choix entre s’en acquitter ou gonfler leurs réserves non distribuables d’un montant 2,5 fois supérieur. Si cette seconde option a permis de renforcer leurs fonds propres, l’épisode a laissé des traces et des inquiétudes sur l’imprévisibilité de l’exécutif.

Des rumeurs infondées

Le démenti catégorique opposé vendredi par le gouvernement Meloni aux rumeurs de nouvelle taxe vise donc à rassurer les investisseurs et à restaurer un climat de confiance avec le secteur financier. La publication ces derniers jours des résultats semestriels florissants des banques et assurances italiennes ne devrait pas se traduire par une surtaxation de leurs profits, a voulu clarifier l’exécutif.

Reste que le gouvernement n’a pas totalement renoncé à faire contribuer davantage les entreprises à l’effort budgétaire du pays, lourdement endetté. Il souhaite notamment réformer l’impôt sur les sociétés pour le rendre plus progressif et alléger la fiscalité des petites et moyennes entreprises au détriment des grands groupes. Les tensions avec le monde des affaires transalpin sont sans doute loin d’être terminées.

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