Les liens étroits entre la Première ministre italienne Giorgia Meloni et le Président argentin Javier Milei franchissent un nouveau cap. Selon des sources proches du gouvernement italien, la nationalité italienne devrait être accordée ce samedi à Milei, surnommé le « Trump de la pampa », ainsi qu’à sa sœur cadette Karina, secrétaire générale de la présidence argentine.
Cette décision, qui sera officialisée lors du festival Atreju organisé par le parti de Meloni, Fratelli d’Italia, a déclenché un tollé à gauche de l’échiquier politique transalpin. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer un traitement de faveur ultrarapide et une « discrimination intolérable » envers les nombreux étrangers nés et élevés en Italie qui peinent à obtenir la citoyenneté.
Un « droit du sang » controversé
Cette naturalisation éclair repose sur la législation du ius sanguinis (« droit du sang ») en vigueur en Italie. Milei et sa sœur se réclament en effet descendants de grands-parents ayant émigré de Calabre vers l’Argentine. Un lien de sang jugé suffisant pour leur octroyer un passeport italien, là où les étrangers sans ascendance italienne doivent justifier de 10 ans de résidence avant de pouvoir prétendre à la naturalisation.
Cette concession confirme que la loi actuelle est incohérente.
Riccardo Magi, député italien et secrétaire national des Radicaux
Une situation dénoncée de longue date par les associations, qui y voient un système à deux vitesses. La nouvelle de la naturalisation du Président Milei donne un nouvel écho à leurs revendications en faveur d’un assouplissement des critères pour les étrangers nés ou arrivés jeunes en Italie.
Proximité idéologique avec Meloni
Au-delà de l’aspect légal, c’est la proximité affichée entre Milei et Meloni qui fait grincer des dents à gauche. Lors d’une visite en Italie en février, l’Argentin s’était vanté d’être « à 75% italien ». Un pourcentage qui devrait bientôt passer à 100%, pour le plus grand bonheur de Giorgia Meloni qui voit dans cet allié idéologique un précieux soutien.
Un débat qui s’enflamme
L’opposition ne compte cependant pas en rester là. Plusieurs élus de gauche ont fait part de leur intention de soulever la question au Parlement. Au cœur des débats:
- Les conditions d’attribution de la nationalité italienne
- L’instrumentalisation politique de cette naturalisation
- Les relations entre l’Italie de Meloni et les gouvernements populistes d’Amérique latine
Autant de sujets brûlants qui devraient animer la vie politique italienne dans les prochains jours. En attendant, Javier Milei peut d’ores et déjà se prévaloir de sa nouvelle citoyenneté pour resserrer les rangs des droites radicales à l’échelle internationale. Un axe Rome-Buenos Aires qui n’a pas fini de faire parler de lui.