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Lisa Vittozzi Revient Plus Forte : Une Ferrari ne Devient Pas une Panda

Une saison entière loin des pistes, une douleur inexplicable au dos, et pourtant Lisa Vittozzi affirme : « Une Ferrari ne devient pas une Fiat Panda ». À 31 ans, la reine du biathlon 2024 est prête à reconquérir son trône avant les JO à domicile. Mais sera-t-elle au niveau des Françaises ?

Imaginez la frustration : être au sommet du biathlon mondial, soulever le gros globe de cristal, puis tout perdre à cause d’une douleur que personne ne parvient à expliquer. C’est exactement ce qu’a vécu Lisa Vittozzi durant toute la saison dernière. Aujourd’hui, à quelques semaines du début de la Coupe du monde 2025-2026, l’Italienne de 31 ans annonce son retour avec une phrase qui résume tout : « Une Ferrari ne devient pas une Fiat Panda ».

Le retour d’une championne qu’on n’attendait plus

Cette saison olympique s’annonce déjà explosive, et le comeback de Lisa Vittozzi ajoute une dose d’incertitude fascinante. Tenante du titre du général, quadruple médaillée aux Mondiaux 2024, elle avait tout raflé avant que son corps ne dise stop. Un mal de dos brutal, apparu à la fin de l’été 2024, sans cause identifiable. Pas de hernie, pas de fracture, juste une douleur insupportable qui l’empêchait de bouger.

Plusieurs tentatives de retour avortées, des entraînements interrompus, et finalement la décision radicale : arrêter complètement la saison. « Je devenais folle à chercher une raison qui n’existait peut-être pas », confie-t-elle aujourd’hui avec le recul.

Une blessure sans nom

Ce qui frappe dans son histoire, c’est l’absence de diagnostic clair. Pas d’accident spectaculaire, pas de chute, juste un corps qui craque. Était-ce le cumul de fatigue ? Un stress trop intense ? L’Italienne parle elle-même d’un possible « trop-plein » physique et mental. Elle n’arrivait plus à supporter la douleur pour s’entraîner correctement.

À plusieurs reprises, elle a essayé de reprendre, mais à chaque fois le verdict était le même : impossible de suivre le rythme des autres. Plutôt que de s’acharner et de risquer une saison à moitié ratée, elle a choisi la solution la plus courageuse : tout arrêter. Un choix rare chez les athlètes de haut niveau, surtout quand on vient de tout gagner.

« Il n’y avait pas de sens à participer à cette saison pour, au final, ne rien obtenir en termes de résultats »

Lisa Vittozzi

Une année sabbatique forcée, mais utile

Loin des projecteurs, Lisa Vittozzi a vécu une année à part. D’abord beaucoup de repos à la maison, dans le Val di Fiemme. Puis des journées entières dans une clinique spécialisée : kiné matin et après-midi, renforcement musculaire, travail spécifique. Un programme sur-mesure, loin du groupe italien.

À partir de mai 2025, elle a repris la préparation… souvent seule. « Ça n’aurait pas eu de sens d’être avec les autres, j’aurais fait l’opposé de ce qu’elles faisaient », explique-t-elle. Un luxe qu’elle s’est offert : penser à elle avant tout. Et ça a payé.

Économiquement aussi, elle a été protégée. Membre du groupe sportif des carabiniers italiens, elle a conservé son salaire. Ses sponsors historiques lui ont maintenu leur confiance. Un privilège qu’elle mesure pleinement.

Les JO à domicile, la lumière au bout du tunnel

Si elle a tenu mentalement, c’est grâce à un objectif précis : les Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026. Et surtout, le biathlon qui se disputera à Anterselva-Antholz, chez elle, à quelques kilomètres de son village. L’idée de courir devant son public, dans son site fétiche, a été le moteur principal.

« Cette perspective a été la lumière qui m’a fait avancer », avoue-t-elle. Chaque séance de kiné, chaque exercice de renforcement, elle le faisait en pensant à février 2026. Une motivation hors norme qui explique pourquoi elle revient avec autant de confiance.

« Une Ferrari ne devient pas une Fiat Panda »

La phrase est devenue virale en Italie. Quand on lui demande son niveau actuel, Lisa Vittozzi répond avec ce sourire en coin qui la caractérise : « Une Ferrari ne peut pas devenir une Fiat Panda du jour au lendemain ».

Elle sait qu’elle a perdu une saison complète. Elle sait que les jeunes pousses arrivent (italiennes comme françaises). Elle sait aussi qu’elle fêtera ses 31 ans en pleine saison olympique. Mais elle refuse l’idée qu’une année blanche ait pu effacer des années de travail.

Elle a repris le ski à fond, le tir est toujours aussi précis, et physiquement elle se sent « mieux qu’avant » grâce au travail spécifique réalisé. Reste à le prouver en course.

La France, toujours l’équipe à battre

Lisa Vittozzi n’a pas perdu son franc-parler. Quand on évoque ses rivales, elle désigne sans hésiter l’équipe de France. « Elles étaient toujours là, parfois une vraie épine dans le pied », sourit-elle en repensant à sa victoire au général il y a deux ans.

Aujourd’hui, elle place une biathlète en particulier sur la plus haute marche : Lou Jeanmonnot. « Elle a de grandes qualités, c’est une biathlète très complète. Je l’admire beaucoup. C’est la fille à battre ».

Elle reconnaît aussi la profondeur incroyable du groupe français : « En relais, peu importe la combinaison, elles finissent toujours sur le podium. Sept ou huit filles de très haut niveau ». Un respect sincère, teinté d’envie.

Les forces en présence pour la saison 2025-2026 :

  • France : collectif le plus dense, Lou Jeanmonnot favorite n°1
  • Italie : retour de Vittozzi + génération Wierer en fin de carrière
  • Norvège : Tandrevold, Knotten, jeunes en progression
  • Suède : Öberg sisters toujours dangereuses
  • Allemagne : reconstruction après les retraites

Ce que ce retour change pour la saison

Le retour de Lisa Vittozzi redistribue complètement les cartes. L’an dernier, sans elle, la lutte pour le gros globe s’est jouée entre Lou Jeanmonnot et d’autres prétendantes. Cette année, l’Italienne revient avec la rage de celle qui a tout à prouver.

Son style si particulier – ski ultra-rapide et tir souvent parfait – peut bouleverser n’importe quelle course. Sur les sites qu’elle connaît par cœur (Östersund, Hochfilzen, Antholz surtout), elle sera dangereuse dès le début.

Et puis il y a cette motivation supplémentaire : les Jeux à domicile. Rarement une athlète n’aura eu un tel objectif en ligne de mire aussi longtemps. Toute sa saison sera construite pour arriver en février 2026 au sommet.

Pourquoi cette histoire nous touche autant

Au-delà des performances, l’histoire de Lisa Vittozzi parle à tout le monde. Elle montre qu’on peut tomber de très haut, toucher le fond, et se relever plus fort. Elle prouve que le talent ne s’efface pas en un an. Et surtout, elle rappelle que dans le sport de haut niveau, la résilience compte autant que la vitesse sur les skis.

À 31 ans, elle refuse le rôle de l’ancienne qui revient pour la symbolique. Elle veut gagner. Encore. Toujours. Et quand on entend sa détermination, quand on voit ce sourire de compétitrice qui n’a rien perdu de sa flamme, on se dit que oui, une Ferrari, même immobilisée un an dans un garage, reste une Ferrari.

La Coupe du monde démarre bientôt. Et quelque chose nous dit que Lisa Vittozzi va très vite nous rappeler pourquoi elle a soulevé ce gros globe il y a deux ans. La piste va parler. Et elle risque de parler fort.

À suivre, très attentivement.

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