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L’Iran Souhaite des Discussions Nucléaires Loin des Pressions Politiques

L'Iran souhaite des discussions "techniques" sur son programme nucléaire lors de la réunion de l'AIEA cette semaine à Vienne, espérant les mener "loin des pressions et considérations politiques". La visite du chef de l'AIEA en Iran...

Alors que se profile une réunion cruciale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) cette semaine à Vienne, l’Iran a exprimé lundi son souhait de voir les discussions sur son programme nucléaire se dérouler “loin des pressions et considérations politiques”. Cette prise de position intervient dans un contexte diplomatique tendu autour des ambitions nucléaires de Téhéran.

Une visite clé du chef de l’AIEA en Iran

Vendredi dernier, le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi s’est rendu sur deux sites nucléaires majeurs en Iran. Cette visite, présentée comme une opportunité par le président iranien Massoud Pezeshkian de “lever doutes et ambiguïtés” sur le programme nucléaire du pays, est intervenue à un moment charnière.

En effet, le déplacement de M. Grossi précède une possible résolution critique du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, initiée par le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France. Ce conseil doit se réunir de mercredi à vendredi dans la capitale autrichienne.

L’Iran souhaite des “discussions techniques”

Face à ces enjeux, l’Iran espère que la visite du chef de l’AIEA permettra “de poursuivre avec l’Agence des discussions techniques, loin des pressions et considérations politiques”, a souligné lundi Esmaïl Baghaï, porte-parole de la diplomatie iranienne. Selon lui, l’objectif de cette visite était de permettre à l’AIEA “d’effectuer son travail technique à l’abri des pressions destructrices et malveillantes de certaines parties”.

Un défi diplomatique à l’approche d’échéances clés

Cette initiative diplomatique est perçue par beaucoup comme une des dernières chances avant le retour en janvier de Donald Trump à la Maison Blanche. L’ex-président américain, artisan d’une politique de “pression maximale” envers Téhéran durant son premier mandat (2017-2021), pourrait durcir à nouveau le ton.

Le dossier du nucléaire iranien “au cours de l’année à venir sera délicat et compliqué, mais nous sommes prêts à faire face à tous les scénarios”, a reconnu samedi Abbas Araghchi, chef de la diplomatie iranienne. Selon lui, il existe une chance “limitée” de régler par la voie diplomatique la question du programme nucléaire de son pays.

Un enrichissement d’uranium au cœur des tensions

Le nœud des tensions actuelles réside dans le taux d’enrichissement de l’uranium par l’Iran. Téhéran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies à 60%, un niveau proche des 90% nécessaires pour élaborer une arme atomique selon l’AIEA. L’accord sur le nucléaire de 2015 plafonnait pourtant ce taux à 3,67%.

Ces dépassements sont intervenus en représailles au retrait unilatéral des États-Unis de cet accord en 2018 sous l’administration Trump. L’accord prévoyait un allègement des sanctions internationales en échange de garanties de la part de l’Iran sur le caractère pacifique de son programme nucléaire.

L’Iran nie toute visée militaire

Face aux soupçons, les autorités iraniennes nient farouchement avoir des ambitions militaires. Elles défendent un droit au nucléaire civil, notamment pour la production d’énergie. Mais ces assurances peinent à convaincre la communauté internationale au vu des niveaux d’enrichissement atteints.

La réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA qui s’ouvre mercredi sera donc scrutée avec attention. Entre volonté de dialogue affichée par Téhéran et méfiance persistante des puissances occidentales, la voie diplomatique semble étroite. L’enjeu pour toutes les parties sera de renouer le fil du dialogue, loin des pressions, pour tenter de sauver un accord nucléaire fragilisé.

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