ActualitésInternational

L’Iran Réagit Aux Mandats d’Arrêt Émis Par La CPI Contre Netanyahu

L'Iran affirme que les mandats d'arrêt émis par la CPI contre Netanyahu signent la "mort politique" d'Israël. Découvrez leur réaction fracassante et les implications pour les relations déjà tendues entre les deux pays...

La récente décision de la Cour Pénale Internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et d’autres hauts responsables suscite des réactions fortes à travers le monde. L’Iran, ennemi juré d’Israël, n’a pas tardé à commenter cette annonce fracassante, y voyant rien de moins que la “mort politique” de l’État hébreu.

L’Iran se réjouit des poursuites contre Netanyahu

Lors d’un discours télévisé, le général Hossein Salami, chef des puissants Gardiens de la Révolution iraniens, s’est félicité des mandats d’arrêt émis jeudi par la CPI. D’après lui, cette décision de la cour basée à La Haye marque un tournant et condamne Israël à un isolement diplomatique total :

Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd’hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d’autres pays.

Général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution

Le haut gradé iranien a salué cette “mesure bienvenue” qu’il voit aussi comme une “grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais”, faisant référence au Hamas et au Hezbollah, deux groupes armés soutenus militairement et financièrement par Téhéran dans leur lutte contre Israël.

Des accusations de crimes de guerre

La CPI a émis ces mandats d’arrêts pour “crimes de guerre et crimes contre l’humanité” qui auraient été perpétrés par les forces israéliennes dans les Territoires palestiniens depuis le début du conflit en mai 2024. Outre Benjamin Netanyahu, sont aussi visés son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant ainsi que Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas.

Les exactions reprochées remonteraient au moins au 7 octobre 2023, date d’une vaste opération menée par le Hamas en Israël, point de départ de la guerre qui fait rage depuis plus de 6 mois dans la bande de Gaza. Les affrontements incessants ont fait des centaines de victimes, en majorité côté palestinien.

Israël conteste la compétence de la CPI

Sans surprise, les autorités israéliennes ont rejeté la décision de la CPI, niant toute légitimité à cette juridiction qu’elles accusent d’être instrumentalisée par les Palestiniens. Le gouvernement de Netanyahu a reçu le soutien immédiat des États-Unis qui jugent la démarche de la cour “inacceptable et non-fondée”.

Ces mandats d’arrêt internationaux devraient sérieusement compliquer les déplacements à l’étranger du Premier ministre israélien et des autres responsables inculpés. Tous les États membres de la CPI, soit 124 pays, sont théoriquement tenus de procéder à leur arrestation s’ils foulent leur sol.

L’Iran, farouche soutien de la cause palestinienne

La satisfaction non dissimulée exprimée par l’Iran n’a rien d’étonnant au regard de sa politique étrangère. Depuis la révolution islamique de 1979, le régime des mollahs a fait du soutien aux Palestiniens un pilier de sa doctrine, ne reconnaissant pas Israël dont il appelle régulièrement à la destruction.

Cette hostilité de principe place l’Iran aux antipodes de la diplomatie israélienne et en fait le principal soutien des mouvements armés engagés contre l’État hébreu, en premier lieu le Hamas et le Hezbollah libanais. Tout ce qui peut affaiblir et isoler le gouvernement de Tel-Aviv sur la scène internationale est donc vu d’un très bon œil par le régime de Téhéran.

Vers un regain de tension malgré la guerre en Ukraine ?

Alors que les regards sont braqués sur le conflit ukrainien et ses répercussions mondiales, cette affaire rappelle que le Proche-Orient reste une poudrière prête à s’embraser à tout moment. Loin d’apaiser les tensions, la décision sans précédent de la CPI pourrait au contraire donner un nouveau souffle aux extrémistes de tous bords.

Personne ne peut prédire quelles seront les conséquences concrètes de ces poursuites inédites contre un Premier ministre en exercice. Mais elles interviennent à un moment particulièrement critique, alors qu’Israël traverse déjà une grave crise politique et sociale interne. De quoi nourrir le pessimisme de ceux qui pensent qu’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens relève d’une utopie lointaine.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.