Les tensions continuent de monter dangereusement au Moyen-Orient. Alors que les regards étaient braqués sur l’escalade entre Israël et les groupes palestiniens, c’est l’Iran qui vient de lancer un avertissement fracassant à destination de ses adversaires régionaux et américains.
L’Iran prêt à en découdre
Ce samedi, le guide suprême iranien Ali Khamenei a promis une riposte dévastatrice à toute attaque menée contre son pays ou ses alliés dans la région. Devant une assemblée d’étudiants à Téhéran, il a déclaré : “Les ennemis, tant les États-Unis que le régime sioniste, doivent savoir qu’ils recevront certainement une réponse cinglante à leurs actions contre l’Iran, la nation iranienne et le front de la résistance”.
Par ce “front de résistance”, l’ayatollah fait référence aux différents groupes pro-iraniens opérant au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen. Une nébuleuse que Téhéran soutient militairement et financièrement pour étendre son influence dans la région et maintenir une pression constante sur Israël et les intérêts américains.
Une riposte qui “dépassera la compréhension de l’ennemi”
Le guide suprême a souligné que l’Iran se prépare activement à toute éventualité “en termes militaires, en termes d’armement ou politiquement” pour contrer les menaces ennemies. Il a averti que la réponse iranienne serait “ferme, réfléchie et puissante” et qu’elle “dépassera la compréhension de l’ennemi”.
Cette rhétorique belliqueuse s’inscrit dans un contexte bien particulier. Le 4 novembre prochain marquera le 45e anniversaire d’un événement fondateur de la République islamique : la prise d’otages de l’ambassade américaine à Téhéran en 1979. Pendant 444 jours, 52 diplomates et civils américains avaient été détenus, dans ce qui reste le plus long incident de ce type de l’histoire.
Les États-Unis renforcent leurs troupes
À la veille du discours enflammé de Khamenei, les États-Unis avaient annoncé le déploiement de nouvelles forces au Moyen-Orient. Officiellement pour défendre Israël et mettre en garde l’Iran, après une attaque de drones ayant frappé le territoire israélien début octobre. Une attaque massive attribuée aux Gardiens de la Révolution iraniens.
Selon une source proche du dossier, ces renforts américains devraient arriver dans la région “dans les prochains mois”. Ils comprendront des moyens de défense antiaérienne, des navires de guerre supplémentaires et possiblement des avions de combat.
Vers une confrontation directe ?
Entre les frappes israéliennes en Syrie et au Liban, les tirs de roquettes du Hamas et du Hezbollah, et maintenant les menaces iraniennes, beaucoup craignent une déflagration régionale. Certains analystes estiment qu’une confrontation directe entre l’Iran et Israël, avec une implication plus ou moins ouverte des États-Unis, n’a jamais été aussi proche.
Dans ce contexte explosif, les déclarations du guide suprême iranien sont comme une étincelle sur un baril de poudre. Reste à savoir si la “réponse cinglante” promise par Téhéran restera au stade de la rhétorique ou si elle se traduira par des actes concrets. Une chose est sûre : la région retient son souffle, suspendue aux prochains mouvements des différents acteurs de cette partie d’échecs géopolitique.