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L’Iran minimise l’impact des frappes israéliennes, selon des experts

Malgré les frappes israéliennes, l'Iran minimise leur impact et se montre réticent à l'escalade. Les analystes y voient une volonté de Téhéran de contenir les tensions dans la région. Mais la situation reste précaire...

Malgré une attaque israélienne sans précédent sur son territoire, l’Iran fait preuve d’une retenue inhabituelle dans sa réaction. Selon des analystes, cette réponse mesurée témoigne de la réticence de Téhéran à poursuivre l’escalade des tensions dans la région.

Une attaque “faible” et une défense efficace

Pour la première fois, Israël a revendiqué publiquement avoir mené des frappes aériennes en Iran, visant trois provinces dont la capitale Téhéran. Pourtant, la presse iranienne a qualifié ces attaques de “faibles”, soulignant qu’elles n’avaient “même pas pu réveiller” la population.

De son côté, l’armée iranienne a annoncé la mort de quatre militaires mais a salué l’efficacité de son système de défense, précisant que seuls des “systèmes radar” avaient été endommagés. Pour le politologue Hamidreza Azizi, cette réaction suggère qu’au moins pour l’instant, l’Iran pourrait hésiter à répondre directement et à faire monter les tensions.

Un appel à la mesure de la part des autorités

Même le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a exhorté à “ni exagérer ni minimiser” ces frappes, tout en laissant aux responsables le soin de déterminer la meilleure façon de démontrer la force de la nation iranienne à Israël. De leur côté, les chefs militaires se sont montrés peu loquaces, signe d’une volonté d’apaisement selon le professeur Fayyaz Zahed.

Les hauts responsables iraniens ne veulent tout simplement pas accroître les tensions.

Fayyaz Zahed, professeur de relations internationales à l’université de Téhéran

Une campagne diplomatique intense

Ces dernières semaines, l’Iran a alterné entre montée des tensions et signaux d’apaisement, menant une intense campagne diplomatique dans la région sous la conduite de son ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi. Celui-ci aurait notamment informé les dirigeants arabes que l’Iran attaquerait Israël avec plus de missiles si ses infrastructures étaient touchées, tout en assurant que celles-ci n’avaient pas été endommagées lors des récentes frappes.

Une situation régionale tendue mais une escalade évitable

Si l’attaque israélienne intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par la guerre à Gaza et ses répercussions au Liban voisin, les analystes estiment que la situation n’a pas encore atteint son point culminant. Israël a mis en garde l’Iran contre toute riposte tandis que Téhéran semble vouloir désamorcer la crise par la voie diplomatique.

Les médias réformateurs iraniens ont ainsi plaidé pour une solution politique afin de contenir la crise régionale, rappelant la responsabilité de l’Iran envers ses voisins désireux d’éviter la guerre. Une marge de manœuvre existe donc pour apaiser les tensions même si, comme le souligne l’expert Michael Horowitz, la boîte de Pandore est désormais ouverte et le seuil fixé pour toute future escalade.

La réaction iranienne dans les prochains jours sera donc déterminante. Si Téhéran choisit la voie de la retenue, le pire pourra sans doute être évité. Mais le risque d’un embrasement de la région reste présent tant que les causes profondes des tensions, notamment le programme nucléaire iranien et le soutien de l’Iran à des groupes armés, ne seront pas résolues. La communauté internationale a plus que jamais un rôle clé à jouer pour ramener les différentes parties à la table des négociations et promouvoir une désescalade durable.

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