Dans un discours musclé prononcé samedi devant des étudiants, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a averti Israël et son allié américain qu’ils subiraient une “réponse cinglante” s’ils s’en prenaient à l’Iran ou à ses groupes partenaires dans la région. Cette déclaration intervient dans un contexte de vives tensions, Israël étant engagé depuis début octobre dans un conflit contre le Hamas palestinien à Gaza.
L’Iran prêt à riposter face à toute menace
Le numéro un iranien, ultime décideur sur les questions stratégiques de la République islamique, a tenu à souligner que son pays était “assurément” préparé, sur les plans militaire, en armement et politique, à faire face à toute menace. Il a mis en garde les “ennemis”, à savoir les États-Unis et le “régime sioniste” (Israël), qu’une action hostile contre l’Iran ou le “front de la résistance” anti-israélien déclencherait à coup sûr des représailles.
Escalade des tensions régionales
Ces propos surviennent alors qu’Israël a reconnu le 26 octobre avoir frappé des cibles militaires en Iran, une première, en réponse selon lui à des tirs de missiles iraniens. Téhéran a minimisé l’impact des frappes, tout en promettant de riposter. Depuis, Israël a multiplié les avertissements à l’encontre de l’Iran en cas de représailles.
Nous faisons assurément tout ce qui doit être fait pour la préparation de la nation iranienne, que ce soit en termes militaires, en termes d’armement ou politiquement.
Ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien
Le spectre d’une confrontation directe
L’intensification des tensions fait craindre une confrontation directe entre l’Iran, qui ne reconnaît pas Israël, et l’État hébreu. D’autant que les États-Unis, alliés d’Israël, ont annoncé vendredi de nouveaux déploiements militaires dans la région dans les mois à venir pour “la défense d’Israël”, un message également destiné à mettre en garde l’Iran.
L’Iran, soutien indéfectible des Palestiniens
Depuis l’avènement de la République islamique en 1979, le soutien à la cause palestinienne est un pilier de la politique étrangère iranienne. Téhéran apporte notamment son appui au Hamas à Gaza et au Hezbollah libanais, deux mouvements en guerre contre Israël. En menaçant de répliquer à toute attaque, l’Iran entend réaffirmer son engagement aux côtés de ses alliés.
L’ombre de la crise des otages de 1979
L’ayatollah Khamenei s’exprimait à l’approche de l’anniversaire de la prise d’assaut de l’ambassade américaine à Téhéran le 4 novembre 1979, qui avait abouti à une crise des otages de 444 jours. Un épisode qui a durablement marqué les relations irano-américaines et qui continue de peser sur la géopolitique régionale.
Alors que les bruits de bottes résonnent au Moyen-Orient, la mise en garde du guide iranien vient ajouter à la volatilité d’une région déjà sous haute tension. Entre jeux d’alliances complexes, conflits par procuration et risque d’embrasement, la moindre étincelle pourrait déclencher une déflagration aux conséquences imprévisibles.