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L’Iran défie l’AIEA avec de nouvelles centrifugeuses avancées

Coup de théâtre dans le dossier nucléaire iranien. Téhéran annonce la mise en service de centrifugeuses avancées, défiant une résolution critique de l'AIEA adoptée à Vienne. Nouvelle escalade en vue dans ce bras de fer diplomatique qui...

Nouveau rebondissement dans la crise du nucléaire iranien. Téhéran vient d’annoncer la mise en service de “nouvelles centrifugeuses avancées”, et ce quelques heures seulement après l’adoption d’une résolution critique à son encontre par le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) réuni à Vienne en Autriche. Une riposte qui promet d’envenimer davantage ce dossier ultra-sensible.

L’Iran passe à l’offensive

Dans un communiqué conjoint publié ce vendredi, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) et le ministère des Affaires étrangères ont indiqué avoir donné l’ordre de lancer “une série de nouvelles centrifugeuses avancées et de différents types”. Une décision présentée comme une mesure de représailles face au vote d’une résolution de l’AIEA déplorant le manque de coopération de Téhéran concernant la présence de matières nucléaires non déclarées sur plusieurs sites.

Cette annonce marque un nouveau défi lancé par la République islamique à la communauté internationale. Malgré les appels répétés à la retenue et au dialogue, les autorités iraniennes semblent donc déterminées à poursuivre leurs activités nucléaires controversées, quitte à s’exposer à un durcissement des sanctions.

L’AIEA hausse le ton

Le conseil des gouverneurs de l’AIEA, réuni en session extraordinaire depuis mercredi, a adopté une résolution exhortant l’Iran à “coopérer pleinement” avec l’agence onusienne. Portée par les États-Unis et les trois pays européens parties à l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 (France, Royaume-Uni et Allemagne), ce texte déplore l'”absence” de réponses “techniquement crédibles” de Téhéran aux questions de l’AIEA sur la présence de matières nucléaires non déclarées.

Un revers cinglant pour l’Iran qui nie vigoureusement ces accusations, affirmant que son programme nucléaire est purement pacifique. Mais aussi un signal fort de la communauté internationale qui entend maintenir la pression sur le régime des mollahs, soupçonné de chercher à se doter de l’arme atomique.

Négociations dans l’impasse

Cette nouvelle escalade survient alors que les négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien sont au point mort depuis des mois. Conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne), ce pacte prévoyait une levée progressive des sanctions internationales en échange d’une limitation drastique du programme nucléaire iranien, placé sous strict contrôle de l’AIEA.

Mais en 2018, l’ex-président américain Donald Trump a claqué la porte de cet accord, rétablissant les sanctions contre l’Iran. En riposte, Téhéran s’est progressivement affranchi de ses engagements, relançant ses activités d’enrichissement d’uranium et limitant l’accès des inspecteurs onusiens.

Malgré des mois de pourparlers menés à Vienne, aucun compromis n’est en vue pour sauver cet accord. Une situation explosive qui fait craindre une reprise de la course aux armements au Moyen-Orient et une aggravation des tensions géopolitiques dans la région.

Des centrifugeuses aux enjeux stratégiques

Au cœur de ce bras de fer diplomatique : les centrifugeuses, ces imposantes machines qui permettent d’enrichir l’uranium. Plus elles sont avancées et puissantes, plus elles permettent de produire rapidement de l’uranium enrichi à un haut degré de pureté, pouvant servir à la fabrication d’une bombe atomique.

Selon des sources proches du dossier, les nouvelles centrifugeuses iraniennes seraient nettement plus performantes que les modèles basiques autorisés par l’accord de 2015. De quoi renforcer les soupçons sur la dimension militaire du programme nucléaire iranien.

Jusqu’où ira l’escalade ? Difficile à dire tant les positions semblent inconciliables à ce stade. Mais une chose est sûre : chaque nouvelle provocation ne fait qu’aggraver la défiance et compliquer un peu plus la recherche d’une issue diplomatique à cette crise qui n’a que trop duré.

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