Une nouvelle page s’apprête à s’écrire dans les relations entre l’Irak et le Royaume-Uni. Le Premier ministre irakien Mohamed Chia Al-Soudani, en visite à Londres pour trois jours, a annoncé la signature imminente d’un « partenariat stratégique » entre les deux pays. Cet accord, qui devrait couvrir de multiples domaines, marque un tournant dans leurs liens bilatéraux.
Un accord aux multiples facettes
Selon les propos du dirigeant irakien recueillis par une agence de presse, ce partenariat stratégique « représente le début d’une nouvelle ère » dans les relations irako-britanniques. Il devrait donner « une impulsion vers l’avant » à ces liens historiques et couvrir plusieurs aspects clés :
Coopération sécuritaire renforcée
L’un des piliers de cet accord sera un volet sécuritaire. Un communiqué commun devrait être publié concernant la coopération bilatérale dans ce domaine. Il évoquera notamment les nouvelles « dispositions » prises par l’Irak en vue de « la fin de mission de la coalition internationale » dont fait partie le Royaume-Uni aux côtés des États-Unis et de la France.
Cette coalition, présente sur le sol irakien pour lutter contre le groupe État islamique, a été la cible de dizaines de frappes de drones et de tirs de roquettes de la part de groupes armés pro-iraniens début 2023. Le retrait progressif des conseillers militaires étrangers, prévu dès septembre 2025, constituera un test pour la stabilité et la sécurité de l’Irak.
Des ententes économiques majeures
En parallèle du volet sécuritaire, la visite du Premier ministre irakien sera l’occasion de dévoiler « des ententes importantes avec des entreprises britanniques ». Une délégation d’hommes d’affaires irakiens accompagne Mohamed Chia Al-Soudani, qui mise sur « des partenariats entre les secteurs privés » des deux pays.
Ces accords économiques devraient couvrir de nombreux secteurs stratégiques comme l’énergie, les infrastructures ou encore la santé. L’Irak, qui cherche à diversifier son économie et attirer les investissements étrangers, espère beaucoup de ce rapprochement avec le Royaume-Uni.
Un jeu d’équilibriste diplomatique
Ce partenariat stratégique intervient dans un contexte régional explosif. Malgré les tensions et les conflits qui agitent ses voisins, l’Irak est parvenu depuis octobre 2023 à se tenir à l’écart des violences.
L’Irak joue un rôle clé de stabilisateur dans une région sous haute tension. Ce partenariat avec le Royaume-Uni est un signal fort de sa volonté de s’ancrer dans le camp occidental.
Un diplomate occidental en poste à Bagdad
Mais ce rapprochement avec Londres ne sera pas sans conséquence sur les relations de l’Irak avec l’Iran, allié historique qui conserve une influence importante via les groupes armés pro-iraniens dans le pays. Bagdad devra donc redoubler d’habileté diplomatique pour ménager ses différents partenaires.
Des rencontres de haut niveau
Durant son séjour londonien, le Premier ministre irakien doit s’entretenir avec plusieurs responsables de premier plan. Parmi eux, le roi Charles III qui l’a convié au palais de Buckingham. Il rencontrera également le leader de l’opposition Keir Starmer.
Ces entrevues traduisent l’importance accordée par le Royaume-Uni à ce partenariat stratégique. Londres y voit un moyen de renforcer son influence dans une région où elle fut un acteur majeur au 20e siècle à travers son mandat sur l’Irak.
Une étape majeure pour l’avenir de l’Irak
Cet accord de partenariat stratégique constitue indéniablement un tournant pour l’Irak. Près de 20 ans après l’invasion américano-britannique qui a renversé Saddam Hussein, le pays cherche à tourner la page des années de chaos et à retrouver sa place sur la scène internationale.
En se rapprochant du Royaume-Uni, l’Irak espère gagner en stabilité et en prospérité. Mais le chemin sera encore long et semé d’embûches pour ce pays qui reste fragile. La signature de ce partenariat n’est qu’une première étape. Sa mise en œuvre concrète dans les années à venir sera scrutée de près, tant elle sera déterminante pour l’avenir de l’Irak et de la région.
