C’est un coup de tonnerre dans l’industrie française du café. Le torréfacteur Cafés Legal, fondé en 1851 et célèbre pour son slogan publicitaire « Legal, le goût », a été mis en liquidation judiciaire ce mardi. Une décision brutale qui sonne le glas d’une saga entrepreneuriale de 175 ans et jette 105 salariés au chômage.
Legal, victime de la flambée des cours du café
Le couperet est tombé moins de 3 mois après la mise en redressement judiciaire de l’entreprise en octobre. Malgré ses efforts pour se relancer, notamment en se recentrant sur ses gammes phares et la production de marques distributeurs, Legal n’a pas réussi à redresser la barre dans un marché du café hyper concurrentiel.
Mais c’est surtout l’envolée historique du prix du café, sa matière première, qui aura eu raison du torréfacteur. Avec l’arabica à 330 cents la livre et le robusta à 5250 dollars la tonne, des plus hauts en 50 ans, tous les acteurs de l’industrie du café sont sous pression. Un contexte intenable pour une entreprise déjà fragile financièrement comme Legal, malgré son passif de près de 50 millions d’euros.
Pas de repreneur à l’horizon
Passée entre les mains de l’homme d’affaires Michel Ohayon en 2022 puis cédée en 2023 au fonds FNB Private Equity, la société n’a pas trouvé de repreneur présentant des garanties suffisantes aux yeux du tribunal de commerce de Paris. La seule offre déposée a été jugée trop peu solide.
175 ans d’histoire du café français qui partent en fumée
Fondés en 1851 près du Havre, les Cafés Legal étaient l’un des derniers grands torréfacteurs 100% français. L’entreprise s’était fait connaître dans les années 90 avec sa publicité « Legal, le goût » scandée par Johnny Hallyday.
C’est une page de l’histoire de l’industrie française du café qui se tourne. Legal, c’était un savoir-faire d’exception, un vrai goût à la française. C’est toute une filière et un pan de notre patrimoine qui sont touchés.
Un expert du secteur café
105 salariés sur le carreau
Avec la fermeture de l’usine historique du Havre, ce sont 105 emplois qui sont détruits. Selon une source proche du dossier, un plan de sauvegarde de l’emploi va être mis en place, mais les perspectives de reclassement s’annoncent limitées dans une région déjà sinistrée industriellement.
Si la marque Legal devrait disparaître des rayons, le café à la française n’a sans doute pas dit son dernier mot. Mais cette liquidation brutale illustre la fragilité d’un secteur soumis aux aléas des cours mondiaux et rappelle cruellement que même les institutions centenaires ne sont pas à l’abri dans la tourmente économique actuelle.