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L’invasion silencieuse : 100 caravanes squattent une ferme à Saint-Nazaire

Une centaine de caravanes de gens du voyage ont investi illégalement une ferme à Saint-Nazaire depuis dimanche 14 juillet, plongeant les exploitants locaux dans l'inquiétude. Malgré une négociation de la mairie, la situation reste tendue et soulève des questions sur...

Depuis dimanche 14 juillet, les champs verdoyants d’une exploitation agricole à Saint-Nazaire ont été envahis par une centaine de caravanes de gens du voyage. Cette occupation soudaine et illégale plonge les fermiers locaux dans l’inquiétude, déjà éprouvés par une saison particulièrement pluvieuse. Face à cette situation tendue, la mairie tente de trouver un compromis, mais le malaise persiste.

Une arrivée massive et inattendue

Dimanche matin, c’est la stupeur pour les exploitants agricoles de Saint-Nazaire. Une centaine de caravanes et de véhicules, refoulés des portes de l’agglomération, se sont repliés sur un terrain public loué à une ferme bio. “C’est chi*nt, ce n’est vraiment pas le moment”, peste un des responsables de la ferme voisine, évoquant une situation déjà compliquée en raison des intempéries à répétition.

On nous avait avertis il y a quatre mois que cela arriverait – mais, depuis, rien n’a été fait pour prévenir ce genre de situation.

– Un fermier de Saint-Nazaire

Les exploitants redoutent de retrouver leurs champs dans un “état pitoyable” une fois le départ des gens du voyage. “Ils sont partout, personne n’est protégé”, constate avec fatalisme un agriculteur du coin, remarquant au passage qu’un “gros caillou d’une tonne” a été déplacé pour permettre l’installation des véhicules.

Une négociation d’urgence

Face à cette occupation illégale mais difficile à endiguer, la mairie socialiste de Saint-Nazaire a opté pour la voie diplomatique. Céline Girard-Raffin, première adjointe, s’est rendue sur place pour négocier avec les responsables de la communauté un départ des lieux. Un terrain sportif a été proposé en urgence pour accueillir les caravanes, mais jugé peu satisfaisant par les intéressés.

Un accord oral a finalement été trouvé : les gens du voyage se sont engagés à quitter le terrain agricole d’ici dimanche prochain, le 21 juillet. D’ici là, les exploitants devront prendre leur mal en patience, espérant limiter les dégâts sur leurs cultures déjà mises à mal par une météo capricieuse.

Un problème récurrent en Loire-Atlantique

Cette invasion de caravanes met en lumière un problème persistant en Loire-Atlantique. Les aires de grand passage, destinées à accueillir les groupes de gens du voyage lors de leur transhumance saisonnière, sont inutilisables en raison des intempéries. Certaines communautés choisissent malgré tout de maintenir leur venue sur le littoral, provoquant des occupations sauvages de terrains publics ou privés.

Avec les pluies exceptionnelles de ces derniers mois, nous nous retrouvons dans une situation potentiellement inflammable.

– Éric de Wispelaere, sous-préfet de Saint-Nazaire

Les élus et représentants de l’État tentent, tant bien que mal, de gérer ces arrivées non planifiées. Entre le respect des traditions des gens du voyage, le droit de propriété et les conséquences de ces occupations illégales, l’équation est complexe à résoudre. Et tant que des solutions pérennes ne seront pas trouvées, le spectre de nouvelles invasions de caravanes continuera de planer sur la région.

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