Ce jeudi 6 juin, le Président Emmanuel Macron était l’invité exceptionnel des journaux de 20h de TF1 et France 2, en marge des commémorations du 80ème anniversaire du Débarquement en Normandie. Une occasion pour le chef de l’État de revenir en détails sur les grands dossiers internationaux du moment, mais aussi d’évoquer les enjeux des élections européennes qui se profilent. Retour sur les déclarations marquantes de cette interview fleuve.
L’Ukraine au cœur des préoccupations
Interrogé sur le conflit ukrainien, Emmanuel Macron a tenu à réaffirmer le soutien indéfectible de la France à Kiev. Le Président a ainsi annoncé une nouvelle coopération militaire avec l’Ukraine, dont la pierre angulaire sera la cession de Mirage 2000-5 pour permettre à l’armée ukrainienne de protéger son espace aérien. Une décision forte, assortie de la formation de pilotes ukrainiens en France dès cet été.
Le chef de l’État a également confirmé qu’une brigade ukrainienne de 4500 soldats serait préparée sur le sol français avant d’être envoyée au front, tout en leur fournissant armes et munitions. Emmanuel Macron a cependant pris soin de préciser que la France n’était pas dans une logique « d’escalade », mais entendait simplement répondre à la menace posée par la Russie qui « foule du pied le droit international ».
Gaza : un appel au cessez-le-feu immédiat
Le Président est aussi longuement revenu sur la situation explosive dans la bande de Gaza, théâtre d’affrontements meurtriers entre Israël et le Hamas. Face à ce qu’il a qualifié de « drame humanitaire », Emmanuel Macron a appelé de ses vœux un « cessez-le-feu immédiat », tout en condamnant fermement les attentats du 7 octobre et en demandant la libération des otages, notamment français.
« On ne reconnaît pas un État sur la base d’une indignation »
Emmanuel Macron, sur une éventuelle reconnaissance de l’État palestinien
S’il continue de considérer Benjamin Netanyahu comme un interlocuteur légitime, le chef de l’État a cependant appelé Israël à respecter le droit humanitaire international dans sa riposte. Concernant une éventuelle reconnaissance de l’État palestinien, à l’instar de l’Espagne ou la Suède récemment, Emmanuel Macron a estimé que cela n’était pas une solution viable à ce stade.
Européennes : la crainte d’une « minorité de blocage »
À trois jours du scrutin européen, le Président n’a pas manqué d’appeler les Français à se rendre aux urnes, mettant en garde contre la montée des extrêmes en Europe. Face à la possibilité d’une victoire du Rassemblement national, Emmanuel Macron a dit craindre l’émergence d’une « minorité de blocage » au Parlement européen, qui paralyserait le fonctionnement des institutions.
Accusé par ses opposants de vouloir politiser ce scrutin, le chef de l’État a réfuté toute opération de communication, estimant qu’il était de son devoir d’alerter sur les dangers encourus. Une prise de parole jugée tardive et maladroite par certains, Emmanuel Macron s’étant agacé en fin d’interview, lâchant un « Je suis là pour parler » qui n’a pas manqué de faire réagir.
Cette interview fleuve aura permis à Emmanuel Macron de clarifier la position de la France sur les grands dossiers internationaux du moment. Si le soutien à l’Ukraine ne faiblit pas, avec notamment la cession d’avions de combat, le Président a aussi voulu se poser en médiateur sur le conflit israélo-palestinien, appelant au dialogue. Enfin, à quelques jours d’un scrutin européen à haut risque, le chef de l’État n’aura eu de cesse d’alerter sur le danger des extrêmes, quitte à prêter le flanc aux critiques sur une communication à visée électoraliste. Réponse dans les urnes dimanche.