La Food and Drug Administration (FDA) américaine vient de prendre une décision importante : l’interdiction du colorant alimentaire rouge n°3, également connu sous le nom d’érythrosine. Cette mesure, qui entrera en vigueur progressivement d’ici 2027 pour les aliments et 2028 pour les médicaments, fait suite à une pétition déposée en 2022 visant à retirer cet additif du marché. Mais quelles sont les raisons derrière cette interdiction et quels produits sont concernés ? Décryptage.
Des études pointent un risque cancérigène chez le rat
C’est en se basant sur deux études mentionnées dans la pétition que la FDA a tranché. Ces travaux ont en effet mis en évidence un lien entre une exposition importante au rouge n°3 et l’apparition de cancers chez des rats mâles de laboratoire. Bien qu’aucune preuve n’existe à ce jour d’un effet cancérigène chez l’homme ou d’autres animaux, la clause de Delaney du Federal Food, Drug and Cosmetic Act interdit l’utilisation d’additifs alimentaires ou colorants suspectés d’induire des cancers, que ce soit chez l’animal ou l’humain.
Bonbons, gâteaux, céréales… De nombreux produits impactés
Si vous êtes amateur de bonbons comme les Pez ou les Ring Pops, de pâtisseries industrielles type cupcakes ou cookies, ou encore de lait aromatisé à la fraise Nesquik, attendez-vous à voir leur composition évoluer dans les années à venir. Le rouge n°3 entre en effet dans la fabrication de nombreux produits sucrés, mais pas seulement. Certains médicaments comme le Tylenol sont aussi concernés. Les entreprises ont désormais jusqu’au 15 janvier 2027 pour les aliments et au 18 janvier 2028 pour les médicaments pour modifier leurs formules.
D’autres colorants dans le viseur
Si le rouge n°3 est aujourd’hui sur la sellette, il n’est pas le seul additif alimentaire à susciter des interrogations. Comme le souligne Jessica Ball, diététicienne et rédactrice nutrition chez EatingWell, d’autres colorants comme le rouge n°40 sont toujours autorisés. Pour autant, les preuves scientifiques sur leurs risques pour la santé humaine restent limitées. En attendant de futures études, la priorité selon l’experte est de miser sur une alimentation riche en produits nourrissants comme les fruits et légumes, les légumineuses, les céréales complètes, les protéines maigres et les bonnes graisses.
Je pense que c’est positif que la FDA accorde une grande importance à la sécurité des consommateurs et ait pris cette décision dans cet esprit. Cependant, les preuves scientifiques sur les risques pour la santé du rouge n°3 sont limitées.
– Jessica Ball, diététicienne
Un retrait progressif du marché
Si la décision est actée, sa mise en œuvre va prendre plusieurs années. D’ici là, faut-il pour autant bannir de son alimentation tous les produits contenant du rouge n°3 ? Pour Jessica Ball, pas nécessairement, d’autant qu’il n’y a pas de preuves de danger chez l’homme. Ceux qui le souhaitent peuvent cependant éviter cet additif en étant vigilants aux étiquettes. La FDA précise que son interdiction ne concerne pas les autres colorants rouges. Pour toute question, un numéro a été mis en place : le 1-888-INFO-FDA.
En bref
- Le colorant rouge n°3 sera interdit aux États-Unis d’ici 2027-2028
- Des études ont montré un lien avec des cancers chez le rat mâle
- De nombreux bonbons, gâteaux, céréales sont concernés
- Pas de preuve de nocivité chez l’homme à ce jour
- Miser sur une alimentation riche en produits nourrissants reste la priorité
La décision de la FDA soulève en tout cas la question de l’innocuité des colorants et additifs alimentaires. Si leur utilisation est strictement réglementée, la prudence reste de mise face aux zones d’ombre qui subsistent. En attendant de futures études, la modération et la diversification de son alimentation sont plus que jamais de mise.