Les faits divers sordides impliquant des migrants clandestins défraient régulièrement la chronique. Dernier épisode en date : l’interpellation à Bordeaux d’un ressortissant algérien de 27 ans, en situation irrégulière et visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’homme est soupçonné d’avoir commis plusieurs agressions au couteau durant l’été. Un cas emblématique qui soulève de nombreuses questions sur la dangerosité de certains étrangers sans papiers et l’efficacité des mesures censées protéger la population.
Quand l’irrégularité rime avec insécurité
Le profil du migrant interpellé est tristement banal. Arrivé clandestinement en France il y a plus de dix ans à l’adolescence, il a grandi dans l’illégalité, à la marge de la société. Sans emploi ni logement stable, il a basculé dans la délinquance. Les enquêteurs le suspecteraient d’avoir violemment agressé au moins trois personnes, dont un SDF poignardé à la gorge. Une spirale criminelle favorisée par son statut de clandestin.
Des OQTF peu appliquées
Même après avoir reçu une OQTF, l’individu a pu rester sur le territoire français et récidiver. Son cas est loin d’être isolé. Selon un rapport parlementaire de 2020, seules 12% des OQTF prononcées en France sont réellement exécutées. Les autres migrants visés demeurent dans le pays, pour la plupart dans une situation de grande précarité propice à la dérive délinquante. Le ministre de l’Intérieur a récemment annoncé vouloir renforcer l’application des OQTF, mais le chemin reste long.
Les migrants en situation irrégulière représentent 48% des mis en cause pour vols violents dans les transports en commun en Île-de-France.
– Rapport parlementaire 2020 sur l’immigration clandestine
Une réalité occultée ?
Malgré l’ampleur du phénomène, la criminalité liée à l’immigration irrégulière reste un sujet tabou, minimisé voire occulté par les pouvoirs publics. Les chiffres sont rares et parcellaires. Les rapports alarmants ignorés. Une omerta qui tranche avec le ras-le-bol croissant de la population face à l’insécurité. Selon un sondage Odoxa de juin 2021, 65% des Français estimaient que l’on ne lutte pas efficacement contre l’immigration illégale en France.
Un défi sécuritaire et humain
Au-delà de la réponse pénale, l’affaire de Bordeaux met en lumière le défi humain que représentent ces milliers de migrants sans espoir de régularisation. Leur errance administrative les précarise à l’extrême et crée un terreau fertile pour les trafics et la violence. Expulser les délinquants récidivistes est une nécessité, mais il faut aussi s’attaquer aux racines du mal par une politique migratoire mieux régulée, à la fois ferme et humaine. Un vaste chantier encore balbutiant.
Le drame pour la société française comme pour les migrants eux-mêmes, c’est que notre système pousse aujourd’hui une partie des sans-papiers vers la marginalité, l’illégalité et parfois le crime. Un engrenage mortifère qu’il est urgent de briser, en trouvant un juste équilibre entre humanité et fermeté. C’est tout l’enjeu des débats à venir sur la future loi immigration, dont dépend la sécurité de tous.