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L’inquiétante installation d’une antenne-relais près d’une crèche en banlieue nantaise

C’est une découverte qui a eu l’effet d’une douche froide pour les habitants du quartier de la Martellière, à Saint-Sébastien-sur-Loire. Il y a quelques semaines, un panneau a fait son apparition, annonçant l’installation prochaine d’une nouvelle antenne-relais, la quatrième dans ce secteur de la banlieue sud de Nantes. Mais ce qui inquiète particulièrement les riverains, c’est la proximité troublante de cette future antenne avec une crèche et une école primaire, situées à peine à 150 mètres. Une distance légale, certes, mais qui soulève de vives inquiétudes.

Un quartier en émoi face aux ondes

Rapidement, un collectif baptisé “Saint-Séb Apaisée” s’est constitué pour s’opposer au projet. Via une pétition en ligne lancée le 12 mai, les signataires dénoncent un manque de concertation et de transparence, tout en appelant au respect du principe de précaution pour protéger les enfants des potentiels effets néfastes des ondes. La porte-parole du collectif, mère d’une élève scolarisée à proximité, confie sa stupéfaction :

Ça a été un choc de découvrir ce panneau alors que la mairie nous avait promis de limiter les nouvelles antennes. On ne comprend pas pourquoi le permis de construire a pu être validé dans notre dos.

Une mairie impuissante ?

Face à la fronde, le maire Laurent Turquois se dit “entre le marteau et l’enclume”. S’il partage “l’inquiétude légitime” des habitants, l’élu affirme que la marge de manœuvre de la commune est quasi-nulle, le cadre législatif étant respecté par l’opérateur. Toute action serait vouée à l’échec devant les tribunaux selon lui. Des explications qui peinent à convaincre le collectif, persuadé que “c’est le rôle de la municipalité de protéger ses habitants”.

Le spectre des risques sanitaires

Au cœur des inquiétudes : les effets potentiels des ondes électromagnétiques sur la santé, en particulier celle des plus jeunes. Depuis 2011, les champs électromagnétiques de radiofréquences sont classés comme “peut-être cancérogènes” par l’OMS. Même si les preuves restent limitées à ce stade, beaucoup estiment que la prudence s’impose, à l’image de cette riveraine :

C’est dramatique pour les enfants dont on va bouillir le cerveau, ainsi que pour les personnes électrosensibles.

Face à la pression, la mairie cherche un compromis, en essayant de négocier a minima l’orientation de l’antenne pour qu’elle ne pointe pas directement sur les établissements. Mais le collectif reste mobilisé pour obtenir l’abandon pur et simple du projet, avec une installation prévue au 10 juin. Un bras de fer entre principe de précaution et contraintes légales et techniques qui est loin d’être terminé.

La difficile conciliation entre connectivité et prévention

Ce cas nantais illustre la problématique croissante posée par la multiplication des antennes-relais, indispensables au développement de la couverture mobile mais soupçonnées d’avoir des effets sanitaires. Un casse-tête pour les élus locaux, pris entre les demandes des opérateurs, la législation et le principe de précaution. Faute de certitudes scientifiques, beaucoup réclament un durcissement des règles, notamment via l’augmentation des distances de sécurité avec les lieux sensibles comme les écoles.

En attendant, la mobilisation citoyenne reste le principal contrepoids. Des actions qui se multiplient partout en France, signe d’une inquiétude croissante face à ces équipements désormais omniprésents dans notre quotidien. La 5G qui se profile ne devrait pas calmer les esprits, bien au contraire. La conciliation entre progrès technologique et protection de la santé publique s’annonce plus que jamais comme un défi majeur pour les années à venir.

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