Quatre mois après l’attaque brutale survenue à la gare de Lyon, l’assaillant Sagou K. persiste et signe. Lors de son audition, le Malien régularisé a réaffirmé sans ambages le caractère raciste de son acte, déclarant avoir délibérément ciblé les “vrais Français”. Un mobile qui choque autant qu’il questionne sur l’état des tensions communautaires dans notre pays.
Un acte de haine anti-Français assumé
Sagou K. l’assure : si ses victimes avaient été étrangères, il les aurait “épargnées”. Son but était de “faire passer un message” aux autorités françaises, qu’il accuse de “pénaliser” et “exploiter” les immigrés.
Je ne voulais pas toucher une autre cible qu’un Français.
– Sagou K., assaillant de la gare de Lyon
L’assaillant dit regretter de s’en être pris à des “personnes vulnérables, sans arme”, reconnaissant avoir “attaqué le côté faible” faute de pouvoir s’en prendre à la police “qui a des armes”.
L’AGRIF se constitue partie civile
Face à ce qui s’apparente à un crime raciste anti-Français, l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (AGRIF) a chargé son avocat de se constituer partie civile “pour la France et les Français”.
L’association accuse les autorités de vouloir “atténuer la portée des actes commis” et “justifier la régularité du séjour de ce criminel indésirable sur notre sol“.
Un parcours migratoire opaque
Le profil de Sagou K. soulève en effet des questions. Arrivé illégalement en France, il avait obtenu en 2020 un titre de séjour malgré plusieurs condamnations dans son pays d’origine. Son parcours met en lumière les failles du système migratoire.
Le spectre du conflit racial
Au-delà du cas individuel, cette attaque cristallise les inquiétudes quant à la montée des tensions raciales dans la société française. Les propos de Sagou K. font écho à un discours de victimisation et de ressentiment qui trouve un écho chez certains immigrés, et attise les peurs d’une partie de la population.
Loin des clichés angélistes, l’affaire de la gare de Lyon met en lumière des fractures identitaires bien réelles. Elle appelle à une prise de conscience sur les défis de l’intégration et du vivre-ensemble, loin des dénis et des discours moralisateurs.
La justice devra faire toute la lumière sur les motivations et le parcours de Sagou K. Mais au-delà du verdict des tribunaux, c’est à un vrai sursaut républicain que la France est appelée, pour réaffirmer ses valeurs et retisser le lien civique au-delà des origines. Un défi immense et pressant, pour éviter que le spectre du conflit racial ne devienne réalité.