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L’ingéniosité de Gaza : des ânes vitaux pour la survie en temps de guerre

À Gaza, les ânes sont devenus le dernier recours des habitants pour survivre à la guerre. Découvrez comment ces animaux vaillants offrent gagne-pain, transport et salut au cœur du conflit, quand carburant manque et destructions s'accumulent. Une histoire poignante d'ingéniosité palestinienne face à l'adversité...

Dans les rues de Gaza dévastées par la guerre, un allié inattendu offre aux habitants un souffle vital pour survivre aux pénuries et destructions : l’âne. Véritable compagnon de résilience, il permet à des familles entières de gagner leur vie, se déplacer malgré le manque de carburant, et même fuir les combats.

L’âne, source de revenu au cœur du chaos

Pour Amina Abou Maghassib, la survie dépend entièrement de son âne fidèle qui tracte sa charrette à travers Deir al-Balah. Auparavant vendeuse de produits laitiers, cette Gazaouie n’a désormais plus que cet attelage de fortune comme gagne-pain.

« Maintenant, je n’ai pas d’autre source de revenu que cet âne et cette charrette »

– Amina Abou Maghassib, conductrice de charrette à âne

Omniprésentes dans la bande de Gaza en proie aux combats, ces charrettes tirées par des ânes sont devenues indispensables pour des centaines de familles palestiniennes cherchant à subsister malgré les ravages de la guerre.

Transport alternatif face aux pénuries

Avec les routes défoncées et le manque cruel de carburant, les ânes offrent souvent le seul moyen de transport abordable. Marwa Yess n’hésite plus à payer 20 shekels pour une course en charrette entre Deir al-Balah et Nousseirat :

« Au début de la guerre, j’avais honte de monter dans une charrette tirée par un âne, mais maintenant, il n’y a pas d’autre option »

– Marwa Yess, enseignante et mère de trois enfants

Malgré le coût élevé du fourrage à Gaza, les charretiers parviennent à dégager un maigre bénéfice quotidien en sillonnant les rues dévastées. Un sac d’orge coûte désormais 50 shekels contre 3 avant la guerre, confie Abdel Misbah, un conducteur de 32 ans.

Moyen de fuite face aux combats

Plus précieux encore, les attelages offrent l’un des rares moyens d’évacuer les zones de combats. Pour Youssef Mohammad, 23 ans, son âne est devenu une « bouée de sauvetage » quand l’armée israélienne a donné l’ordre d’évacuer :

« Quand la guerre a commencé, les tarifs des déplacements en voiture étaient trop élevés. Je n’ai pas eu d’autre choix que de compter sur mon âne. Dieu merci il était là quand on a dû évacuer »

– Youssef Mohammad, Gazaoui déplacé par la guerre

Un constat amer partagé par Hosni Abou Warda, 62 ans, qui a dû fuir Jabalia au nord de Gaza avec sa famille entassée dans une charrette, après 14h d’attente pour en trouver une : « L’âne est plus précieux que l’or et même plus précieux qu’une voiture moderne ».

Un lourd tribut pour les animaux

Mais ces animaux vaillants paient un lourd tribut au conflit. Selon la FAO, plus de 40% des ânes, chevaux et mules de Gaza auraient succombé à la guerre en août dernier, ne laissant que 2627 bêtes encore en vie.

Amina Abou Maghassib a ainsi perdu son premier âne, mort sous les éclats d’obus à Deir el-Balah. Elle a dû s’endetter pour en racheter un deuxième à crédit, un investissement vital pour sa survie.

Dans les ruelles de Gaza ravagées par les bombes, ânes et humains partagent ainsi un même combat acharné pour la survie. Unis par l’ingéniosité palestinienne, ils bravent chaque jour dangers et pénuries, déterminés à avancer ensemble malgré l’horreur de la guerre.

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