Alors que l’inflation galopante avait été la grande hantise des Américains ces derniers mois, il semblerait que la tendance commence enfin à s’inverser. Selon les derniers chiffres publiés par le département du Travail, l’inflation aux États-Unis a poursuivi son ralentissement en juin, avec une hausse des prix à la consommation limitée à 3% sur un an. Un chiffre bien en-deçà des prévisions des analystes, qui tablaient sur une inflation de 3,1%.
Un mois de juin porteur d’espoir
Après avoir atteint des sommets à 9,1% en juin 2022, l’inflation américaine n’a cessé de ralentir ces derniers mois, pour atteindre son plus bas niveau depuis mars 2021. Une tendance qui s’est confirmée en juin, avec même un léger recul des prix de 0,1% par rapport au mois de mai.
Parmi les facteurs de ce ralentissement, on peut citer la baisse des prix de l’énergie, qui ont reculé de 2% sur un mois, et en particulier ceux de l’essence (-3,8% après -3,6% en mai). L’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, est quant à elle en légère hausse de 0,1% sur un mois, mais il s’agit là aussi de la plus faible augmentation enregistrée depuis août 2021.
Le pouvoir d’achat des Américains respire
Ces chiffres sont une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages américains, qui avait été sérieusement entamé par la forte inflation de 2022. Avec des prix qui augmentent moins vite que les salaires, les Américains peuvent à nouveau envisager de consommer davantage, ce qui est crucial pour soutenir la croissance économique du pays.
Ces données suggèrent que nous sommes sur la bonne voie, mais il reste du travail à faire.
– Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine
La Fed sur ses gardes
Malgré ces signaux positifs, la Réserve fédérale américaine (Fed) reste vigilante. Son objectif est de ramener durablement l’inflation autour de 2%, un niveau considéré comme sain pour l’économie. Pour y parvenir, elle a relevé ses taux directeurs à un rythme inédit depuis le début des années 1980, les portant dans une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%.
Si la Fed devrait marquer une pause dans ses hausses de taux lors de sa prochaine réunion fin juillet, elle n’envisage pas encore de les baisser. Les marchés anticipent un premier assouplissement monétaire en septembre, mais tout dépendra des prochains chiffres de l’inflation et de l’évolution de l’économie américaine.
Des défis persistent
Car si le ralentissement de l’inflation est une excellente nouvelle, l’économie américaine n’est pas à l’abri de nouveaux soubresauts. La croissance montre des signes d’essoufflement et le marché du travail, bien que solide, commence à donner des signes de faiblesse. Sans parler des risques géopolitiques, avec les tensions sino-américaines et la guerre en Ukraine, qui font peser de lourdes incertitudes.
Dans ce contexte, la politique monétaire de la Fed s’apparente à un exercice d’équilibriste. Il s’agit de juguler l’inflation sans pour autant casser la croissance et précipiter le pays dans la récession. Un défi de taille, qui nécessitera encore beaucoup de doigté dans les mois à venir.
En conclusion
Le ralentissement de l’inflation en juin aux États-Unis est indéniablement une bonne nouvelle, qui montre que les efforts acharnés de la Fed pour maîtriser la hausse des prix commencent à porter leurs fruits. Mais la partie est loin d’être gagnée et de nombreux défis persistent. Les prochains mois seront décisifs pour voir si cette tendance positive se confirme et si l’économie américaine parvient à retrouver un sentier de croissance durable. Une chose est sûre : la Fed n’a pas fini de jouer les équilibristes.