Tandis que les Américains se rendaient aux urnes, un spectre planait sur l’élection présidentielle : celui de l’inflation galopante. Avec une hausse des prix de 20% depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier 2021, le porte-monnaie des ménages a été sévèrement touché. Ce contexte économique tendu a largement contribué à propulser Donald Trump vers un nouveau mandat.
Le coût de la vie, première préoccupation des électeurs
Du prix des œufs à celui de l’essence, en passant par les assurances, aucun secteur n’a été épargné par la spirale inflationniste. Selon un vaste sondage mené auprès de plus de 120 000 électeurs :
- 9 sur 10 se disent très ou plutôt préoccupés par le coût de l’alimentation
- Environ 8 sur 10 le sont pour les coûts des soins de santé, du logement et de l’essence
Si d’autres enjeux comme l’immigration ont pesé, l’inflation a incontestablement joué un rôle central dans le scrutin, souligne Bernard Yaros, économiste chez Oxford Economics.
Trump surfe sur l'”Bidenflation”
Tout au long de la campagne, celui que l’opposition républicaine a surnommé “Bidenflation” a été un angle d’attaque majeur pour Donald Trump. Le milliardaire n’a eu de cesse d’agiter le chiffon rouge de prix durablement élevés en cas de victoire démocrate.
«Nous n’avons pas besoin de quatre années supplémentaires d’inflation et de prix de l’essence élevés», martelait ainsi une électrice de 56 ans en Pennsylvanie.
Un discours qui a fait mouche, alors même que l’inflation a fortement reflué ces derniers mois pour atteindre 2,4% en septembre, au plus bas depuis février 2021. Mais pour les ménages, c’est bien le niveau des prix en valeur absolue qui compte, plus que les variations d’une année sur l’autre scrutées par les économistes.
L’inflation pèse sur le moral et le pouvoir d’achat
Avec des revenus grignotés par la hausse des prix, de nombreux foyers, surtout modestes, ont dû revoir leurs priorités budgétaires. Exit les sorties au restaurant ou les vacances, place aux dépenses essentielles comme l’alimentation et le logement qui pèsent plus lourd dans le budget.
Et même si les salaires augmentent désormais plus vite que l’inflation, le sentiment de perte de pouvoir d’achat reste ancré. Les consommateurs le vivent davantage comme un dû que comme un vrai gain, explique Bernard Yaros.
Trump pourrait relancer l’inflation
Ironie de l’histoire, le programme économique de Donald Trump risque de raviver les tensions inflationnistes. Avec son projet de hausses généralisées des droits de douane, les économistes d’UniCredit estiment que cela pourrait ajouter 1,3 point de pourcentage à l’inflation la première année.
Un paradoxe quand on sait que l’inflation initialement poussée par les difficultés d’approvisionnement post-Covid, a surtout été alimentée par les généreux plans de relance de Joe Biden. Une politique assumée par la secrétaire au Trésor Janet Yellen, qui y voit le prix à payer pour éviter des dégâts économiques plus graves et permettre une reprise rapide.
Résultat, la croissance américaine est bien plus robuste que celle de la plupart des pays européens. Mais visiblement, cet argument n’a pas suffi à convaincre les électeurs, obnubilés par la flambée des prix. Reste à voir si la recette trumpienne ne sera pas, à terme, pire que le mal.
Et même si les salaires augmentent désormais plus vite que l’inflation, le sentiment de perte de pouvoir d’achat reste ancré. Les consommateurs le vivent davantage comme un dû que comme un vrai gain, explique Bernard Yaros.
Trump pourrait relancer l’inflation
Ironie de l’histoire, le programme économique de Donald Trump risque de raviver les tensions inflationnistes. Avec son projet de hausses généralisées des droits de douane, les économistes d’UniCredit estiment que cela pourrait ajouter 1,3 point de pourcentage à l’inflation la première année.
Un paradoxe quand on sait que l’inflation initialement poussée par les difficultés d’approvisionnement post-Covid, a surtout été alimentée par les généreux plans de relance de Joe Biden. Une politique assumée par la secrétaire au Trésor Janet Yellen, qui y voit le prix à payer pour éviter des dégâts économiques plus graves et permettre une reprise rapide.
Résultat, la croissance américaine est bien plus robuste que celle de la plupart des pays européens. Mais visiblement, cet argument n’a pas suffi à convaincre les électeurs, obnubilés par la flambée des prix. Reste à voir si la recette trumpienne ne sera pas, à terme, pire que le mal.