Au Royaume-Uni, l’inflation a enregistré une baisse surprenante en septembre, atteignant son niveau le plus bas depuis trois ans, à 1,7% sur un an. Ce coup de frein inattendu pourrait conduire la Banque d’Angleterre (BoE) à assouplir sa politique monétaire dans les mois à venir, alors qu’elle lutte depuis de longs mois contre la hausse des prix.
Un recul plus marqué que prévu
Selon les chiffres publiés par l’Office national des statistiques (ONS) ce mercredi 18 octobre, l’inflation britannique s’est établie à 1,7% en septembre, contre 2,2% un mois plus tôt. Il s’agit de son plus bas niveau depuis août 2020, et d’un résultat inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur une inflation à 2%.
Cet affaiblissement de la hausse des prix s’explique principalement par “la baisse des prix des billets d’avion et du pétrole”, a indiqué Grant Fitzner, économiste à l’ONS. Il intervient après des mois de ralentissement graduel de l’inflation, qui avait atteint un pic de 11,1% en octobre 2022.
Un répit pour les ménages britanniques
Cette décélération plus rapide que prévu de l’inflation est une bonne nouvelle pour les ménages britanniques, qui subissent depuis de longs mois une sévère érosion de leur pouvoir d’achat. La flambée du coût de la vie avait en effet plombé leur moral et fait chuter leur consommation, pénalisant l’activité économique.
La baisse de l’inflation devrait soulager un peu les finances des ménages et soutenir la consommation dans les mois à venir.
– Selon une source proche des milieux économiques
Néanmoins, malgré ce coup de pouce inattendu, le pouvoir d’achat des Britanniques reste sous pression. Les salaires peinent toujours à suivre le rythme de la hausse des prix, même ralentie, et de nombreux foyers restent confrontés à des difficultés pour boucler leurs fins de mois.
Vers un assouplissement monétaire de la BoE ?
Du côté de la Banque d’Angleterre, ce repli plus fort que prévu de l’inflation pourrait l’inciter à ralentir le rythme de son resserrement monétaire, voire à envisager des baisses de taux dans les mois à venir. Depuis fin 2021, l’institut monétaire a relevé son taux directeur à 13 reprises pour le porter à 4,75%, son plus haut niveau depuis 2008.
Mais si l’inflation continue de refluer plus rapidement qu’anticipé, se rapprochant de l’objectif de 2% de la BoE, celle-ci pourrait juger que sa politique monétaire restrictive a fait son œuvre et commencer à l’assouplir pour soutenir l’économie. Un premier pas en ce sens est attendu le mois prochain, la banque centrale devant selon toute vraisemblance opter pour une hausse de taux plus modérée de 0,25 point.
Reste à savoir si la tendance vertueuse de l’inflation va se confirmer sur la durée. Certains économistes craignent en effet que la baisse de septembre ne soit qu’un répit temporaire et que la hausse des prix ne reparte à la hausse dans les prochains mois, sous l’effet notamment d’un marché du travail toujours tendu et de la reprise économique mondiale. La prudence pourrait donc rester de mise à la BoE.