Le secteur automobile mondial traverse actuellement une crise majeure qui n’épargne aucun acteur. Des constructeurs aux équipementiers, c’est toute la chaîne de valeur qui est impactée par ce ralentissement brutal du marché. Fermetures d’usines, plans sociaux, baisses de salaires : les mauvaises nouvelles s’accumulent, témoignant de l’ampleur du séisme qui secoue l’industrie automobile.
Les constructeurs automobiles durement touchés
Les géants mondiaux de l’automobile subissent de plein fouet les effets de cette crise. Le japonais Nissan a annoncé la suppression de 9000 emplois dans le monde et une réduction de ses capacités de production. Le groupe Stellantis, né de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, a lui aussi lancé un plan social visant 1100 postes dans son usine Jeep aux États-Unis. En France, les sites de Stellantis multiplient les jours de chômage partiel.
En Allemagne, Volkswagen, fleuron de l’industrie automobile, prépare un plan d’économies historique ouvrant la porte à des fermetures d’usines et des licenciements secs. Le constructeur a d’ores et déjà annoncé une baisse de 10% des salaires pour redresser sa compétitivité. Même le spécialiste des véhicules électriques Tesla n’est pas épargné, avec l’annonce en interne de plus de 10% de suppressions de postes dans ses effectifs mondiaux.
Les équipementiers automobiles au bord du gouffre
Les fournisseurs des constructeurs sont eux aussi lourdement affectés par ce coup de frein. En France, Michelin va fermer deux usines d’ici 2026, menaçant plus de 1200 emplois. Le fabricant de pneus évoque la concurrence asiatique et la dégradation de la compétitivité européenne pour justifier ces fermetures.
En Allemagne, le géant Continental compte supprimer plus de 7000 postes dans le monde pour s’adapter à la transition vers l’électrique. Son compatriote Schaeffler, spécialiste des transmissions, va lui sabrer 4700 emplois en Europe. Bosch et ZF ont également annoncé d’importantes réductions d’effectifs, le premier visant 7000 postes, le second jusqu’à 14 000 emplois rien qu’en Allemagne.
Vers une recomposition profonde du secteur
Au-delà de la conjoncture difficile, cette crise révèle les défis structurels auxquels est confrontée l’industrie automobile mondiale. La concurrence féroce des nouveaux acteurs asiatiques, notamment chinois, bouscule les positions des constructeurs historiques occidentaux et japonais. La transition vers l’électrique, incontournable mais coûteuse, oblige à de lourds investissements et une remise en cause des modèles établis.
Face à ces enjeux, c’est une véritable recomposition du paysage automobile mondial qui s’annonce. Seuls les acteurs capables de s’adapter rapidement, en réduisant leurs coûts et en montant en gamme, tireront leur épingle du jeu. Les autres risquent de disparaître ou d’être absorbés dans le grand jeu des fusions-acquisitions qui se profile.
Cette crise est un test grandeur nature pour l’industrie automobile. Les gagnants seront ceux qui sauront se réinventer pour coller aux nouvelles attentes, en termes de mobilité durable et connectée.
– analyses un expert du secteur
Une chose est sûre : le visage de l’industrie automobile mondiale sera profondément transformé au sortir de cette crise inédite. Place à un monde de la mobilité plus intégré, plus high-tech, mais aussi plus polarisé autour d’une poignée de méga-acteurs globalisés. Un changement de paradigme qui ne se fera pas sans douleur, comme le montrent les dizaines de milliers d’emplois d’ores et déjà menacés aux quatre coins de la planète.