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L’Indice de Rondeur Corporelle révolutionne-t-il la santé ?

Une étude sur 20 ans révèle les liens entre l'Indice de Rondeur Corporelle et la mortalité précoce. Ce nouvel indice pourrait-il détrôner l'IMC pour mieux évaluer les risques de santé ? Les dernières découvertes scientifiques...

L’Indice de Masse Corporelle (IMC) est depuis longtemps utilisé comme référence pour évaluer la corpulence et les risques de santé associés. Pourtant, cet indice basé uniquement sur le rapport taille-poids présente de sérieuses limites. C’est dans ce contexte qu’une récente étude publiée dans JAMA Network Open le 5 juin 2024 met en lumière l’Indice de Rondeur Corporelle (IRC) comme potentielle alternative plus pertinente. Plongeons dans les dernières avancées scientifiques pour comprendre en quoi ce nouvel indice pourrait révolutionner notre approche de la santé.

Les limites de l’Indice de Masse Corporelle

L’IMC, calculé en divisant le poids par le carré de la taille, ne tient pas compte de la répartition de la masse grasse dans le corps. Or, nous savons aujourd’hui que la graisse viscérale, située en profondeur dans l’abdomen, est particulièrement nocive pour la santé lorsqu’elle est présente en excès. Elle favorise l’inflammation chronique, les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers.

De plus, l’IMC ne distingue pas la masse grasse de la masse maigre (muscles, os). Ainsi, un sportif avec une forte musculation peut être classé en surpoids selon l’IMC, alors que sa composition corporelle est saine. À l’inverse, une personne avec un IMC “normal” peut présenter une proportion élevée de graisse abdominale et donc des risques accrus pour sa santé.

L’étude NHANES sur 20 ans

Pour pallier ces limites, des chercheurs ont analysé les données de l’étude NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) sur une période de 20 ans, de 1999 à 2018. Cette vaste enquête suit l’état de santé de la population américaine tous les 2 ans. L’échantillon comprenait 32 995 adultes, avec une répartition équilibrée hommes-femmes et une moyenne d’âge de 47 ans au début de l’étude.

Les décès survenus jusqu’au 31 décembre 2019 ont été comptabilisés et mis en relation avec l’Indice de Rondeur Corporelle des participants. Cet indice prend en compte non seulement la taille et le poids, mais aussi le tour de taille, reflétant ainsi la répartition de la graisse corporelle.

Des résultats révélateurs

Sans surprise, l’étude a montré que les personnes avec un IRC élevé (reflet d’une forte proportion de graisse viscérale) présentaient un risque accru de 50% de décès prématuré par rapport au groupe de référence à l’IRC modéré. Cela s’observait même chez les individus de poids “normal” selon l’IMC.

Mais le résultat le plus intriguant concerne les personnes avec un IRC très bas. Elles affichaient un risque augmenté de 25% de mortalité précoce par rapport au groupe de référence, en particulier chez les plus de 65 ans. Un IRC bas est en effet souvent associé à une dénutrition, une fatigabilité, une perte de masse musculaire et une intolérance à l’effort.

Comment optimiser son Indice de Rondeur Corporelle ?

Si la génétique et l’âge influencent la répartition des graisses, certaines habitudes de vie permettent de garder un IRC dans une fourchette saine :

  • Adopter une alimentation riche en fruits, légumes, protéines maigres, bonnes graisses et fibres, dans l’esprit du régime méditerranéen
  • Pratiquer une activité physique régulière combinant exercice cardio et renforcement musculaire
  • Veiller à un sommeil de qualité et gérer son stress, pour éviter un excès chronique de cortisol qui encourage le stockage de graisse abdominale

Une étude de 2023 parue dans JMIR Public Health and Surveillance souligne que même les “guerriers du week-end”, concentrant leur activité physique sur 2 jours, présentaient une réduction de la graisse abdominale similaire aux sportifs réguliers. Chaque minute active compte, alors n’hésitez pas à vous lancer à votre rythme !

L’Indice de Rondeur Corporelle apporte un éclairage nouveau sur les relations entre composition corporelle et risques pour la santé. Facile à calculer, il pourrait à terme devenir un outil privilégié de dépistage en médecine préventive.

Carrie Myers, rédactrice Santé pour EatingWell

En attendant une validation à plus grande échelle, cet indice prometteur nous rappelle l’importance de préserver notre capital santé au quotidien, en adoptant un mode de vie actif et une alimentation équilibrée. Les petits changements d’aujourd’hui font les grandes avancées de demain !

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