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L’Inde aux urnes : Narendra Modi en quête d’alliances

Les élections législatives en Inde ont livré leur verdict : le parti de Narendra Modi conserve le pouvoir, mais sans majorité absolue. Le Premier ministre doit maintenant jouer finement pour s'assurer du soutien d'une coalition hétéroclite. Une nouvelle donne politique s'ouvre dans le géant d'Asie du Sud...

Les élections législatives qui viennent de s’achever en Inde ont réservé leur lot de surprises. Si le parti nationaliste hindou BJP de Narendra Modi conserve le pouvoir, il n’a pas réussi à décrocher la majorité absolue des sièges au Parlement. Une première depuis l’arrivée au pouvoir du charismatique dirigeant il y a dix ans. Le Premier ministre va devoir jouer des coudes et faire preuve de souplesse pour rassembler autour de lui une coalition hétéroclite de petits partis.

Un revers inattendu pour Modi

Avec 240 sièges remportés sur les 543 en jeu, le BJP reste de loin le premier parti d’Inde. Mais il lui manque une trentaine d’élus pour pouvoir gouverner seul. Un revers pour Narendra Modi, qui avait axé sa campagne sur sa stature internationale et les succès économiques de l’Inde. Les analystes avaient quasi unanimement prédit une large victoire du « parti safran ». C’était sans compter sur un sursaut inattendu de l’opposition.

Le vieux parti du Congrès, formation historique de l’indépendance tombée en désuétude ces dernières années, a doublé son score par rapport à 2019. Avec 99 députés, il s’affirme comme la principale force d’opposition. Son jeune leader Rahul Gandhi, pourtant donné politiquement moribond, sort renforcé du scrutin.

L’art de la négociation

Pour Narendra Modi, l’heure est maintenant aux tractations en coulisses pour s’assurer du soutien d’une kyrielle de petits partis régionaux. Le dirigeant indien, rompu à ce type d’exercice, devrait arriver à ses fins. Mais il devra faire des concessions, ménager les susceptibilités et partager le pouvoir.

L’Inde abat Modi

The Telegraph

Certains éditorialistes n’hésitent pas à parler d’un « vote sanction » à l’encontre du Premier ministre. Ses détracteurs l’accusent d’avoir muselé l’opposition et renié les principes de diversité de la constitution indienne en propageant un nationalisme hindou parfois violent à l’égard des minorités, notamment musulmanes.

Une nouvelle donne politique

Affaibli, Narendra Modi va devoir infléchir sa gouvernance dans un sens plus consensuel et moins clivant. L’opposition, ragaillardie, devrait jouer un rôle accru de contre-pouvoir au Parlement. Une nouvelle donne politique s’ouvre en Inde après une décennie de domination sans partage du BJP.

Mais le Premier ministre peut tout de même savourer sa victoire : malgré un bilan en demi-teinte, Modi reste l’homme fort de la politique indienne. Son aura personnelle demeure intacte. Il devra cependant composer avec une myriade de partis satellites pour gouverner. Un défi de taille pour le dirigeant le plus puissant que l’Inde ait connu depuis Nehru.

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