C’est un événement qui promet de marquer l’histoire des relations franco-allemandes : Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, s’apprête à effectuer une visite d’État de trois jours outre-Rhin. Au programme, des rencontres au sommet, des discours engagés et des moments chargés de symbolique qui scelleront un peu plus la profondeur des liens unissant les deux pays.
Un déplacement placé sous le signe de l’amitié franco-allemande
Initialement prévue en juillet 2023 mais reportée en raison des émeutes urbaines survenues en France, cette visite d’État est finalement confirmée malgré le déplacement surprise d’Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie. Le président français atterrira bien à Berlin dimanche en milieu de journée, pour un séjour qui s’annonce d’ores et déjà historique.
Il faut dire que les visites d’État d’un président français en Allemagne ne sont pas monnaie courante. Celle-ci sera seulement la sixième depuis celle du général de Gaulle en 1962, et la première depuis Jacques Chirac en 2000. Autant dire que l’événement sera scruté de près des deux côtés du Rhin.
Berlin, Dresde, Münster : les étapes d’un périple symbolique
Dès son arrivée à Berlin dimanche, Emmanuel Macron participera aux côtés de Frank-Walter Steinmeier à la fête de la démocratie, organisée pour le 75e anniversaire de la Loi fondamentale allemande. Un premier temps fort, qui rappellera les valeurs démocratiques partagées par les deux pays.
Lundi, direction Dresde, dans l’ex-RDA, où le président français prononcera un discours devant la jeunesse européenne. Dresde, ville martyre de la Seconde Guerre mondiale, est aussi le symbole de la réconciliation et de la reconstruction. Un lieu tout choisi pour un appel à bâtir l’Europe de demain.
Mardi, c’est à Münster, à l’ouest, qu’Emmanuel Macron recevra le prestigieux prix de la Paix de Westphalie, en récompense de son engagement européen. Une consécration pour celui qui n’a eu de cesse, depuis son élection, d’œuvrer au renforcement des liens entre la France et l’Allemagne.
Un voyage placé sous le signe du devoir de mémoire
Au-delà de la dimension politique, ce déplacement sera aussi l’occasion de célébrer la mémoire et la réconciliation entre les deux pays. Lundi, Emmanuel et Brigitte Macron visiteront aux côtés de Frank-Walter Steinmeier le mémorial de la Shoah à Berlin, en compagnie de deux figures de la traque des nazis, Serge et Beate Klarsfeld.
On peut gloser sur les vicissitudes du Franco-Allemand mais il y a aussi une permanence, des relations entre les deux peuples, interpersonnelles, individuelles, et c’est ce que cette visite d’État vient montrer.
– L’Élysée
Le 10 juin, c’est Frank-Walter Steinmeier qui accompagnera à son tour le président français à Oradour-sur-Glane, symbole des exactions nazies commises il y a 80 ans jour pour jour. Des moments solennels, qui rappelleront la profondeur des blessures infligées, mais aussi le chemin parcouru depuis.
Resserrer les liens au plus haut niveau
Cette visite sera enfin l’occasion pour les deux dirigeants d’afficher leur proximité et leur détermination à faire avancer ensemble de nombreux dossiers, au premier rang desquels la construction européenne. Mardi soir, Emmanuel Macron et Olaf Scholz co-présideront un conseil des ministres franco-allemand à Meseberg, près de Berlin.
Au menu des discussions : la défense, l’économie, la transition énergétique… Autant de sujets brûlants sur lesquels Paris et Berlin espèrent avancer main dans la main, au-delà des inévitables différends. Car c’est bien la force du couple franco-allemand que de toujours chercher les convergences, plutôt que de se focaliser sur ce qui divise.
Nul doute que ces trois jours outre-Rhin, riches en images et en déclarations, resteront comme un moment clé du quinquennat d’Emmanuel Macron. Et, plus largement, comme une nouvelle pierre à l’édifice jamais achevé de l’amitié entre la France et l’Allemagne, socle indispensable à la construction européenne.
