C’est un procès retentissant qui s’est tenu à Paris et dont le verdict fait trembler le régime syrien jusqu’à ses plus hautes sphères. Trois hauts responsables syriens, jugés par défaut, viennent d’être condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Une première historique pour la justice française qui ouvre la voie à d’autres poursuites contre le régime de Bachar al-Assad.
Un procès inédit pour juger l’injugeable
Pendant les audiences, la cour d’assises de Paris a plongé dans l’horreur du système répressif syrien. Au cœur des débats : le sort tragique de Mazzen Dabbagh et de son fils Patrick, deux Franco-Syriens arrêtés arbitrairement à Damas en 2013. Torturés dans les geôles du régime, ils n’ont plus jamais donné signe de vie. Mais au-delà de leur calvaire, c’est tout un système d’oppression sanglant, touchant des dizaines de milliers de Syriens, qui a été mis en lumière.
Les accusés constituent les architectes de ce système et doivent donc être condamnés pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
– L’avocate générale lors de ses réquisitions
Ali Mamlouk, Jamil Hassan, Abdel Salam Mahmoud : le sinistre trio
Sur le banc des accusés, trois hommes occupant des postes clés dans la hiérarchie syrienne :
- Ali Mamlouk, ex-chef du Bureau de la sécurité nationale, la plus haute instance du renseignement syrien
- Jamil Hassan, ex-directeur des services de renseignement de l’armée de l’Air, tristement célèbres pour leur cruauté
- Abdel Salam Mahmoud, ex-directeur de la branche investigation de ces mêmes services
Malgré leur absence à l’audience, la cour a estimé que les éléments à charge étaient suffisants pour établir leur culpabilité. Leur condamnation constitue un message fort, montrant que l’impunité des bourreaux n’est plus une fatalité.
L’espoir d’une justice universelle
Si ce procès concerne au premier chef la famille Dabbagh, il ouvre surtout la voie à d’autres procédures visant les crimes du régime syrien. Grâce au principe de la compétence universelle, qui permet de poursuivre les auteurs de crimes contre l’humanité quel que soit le lieu où ils ont été commis, d’autres dossiers pourraient aboutir devant la justice française ou d’autres juridictions européennes.
C’est un immense espoir pour toutes les victimes, un premier pas vers la fin de l’impunité. Ce procès montre que même les plus hauts responsables ne sont pas intouchables.
– Clémence Bectarte, avocate et coordinatrice du groupe d’action judiciaire de la FIDH
Alors que la guerre en Syrie entre dans sa douzième année, ce procès historique rappelle que les crimes les plus graves ne restent pas impunis indéfiniment. Un message d’espoir pour les victimes et un avertissement pour leurs bourreaux, aussi puissants soient-ils. La lutte pour la justice et contre l’oubli ne fait que commencer.
Si ce procès concerne au premier chef la famille Dabbagh, il ouvre surtout la voie à d’autres procédures visant les crimes du régime syrien. Grâce au principe de la compétence universelle, qui permet de poursuivre les auteurs de crimes contre l’humanité quel que soit le lieu où ils ont été commis, d’autres dossiers pourraient aboutir devant la justice française ou d’autres juridictions européennes.
C’est un immense espoir pour toutes les victimes, un premier pas vers la fin de l’impunité. Ce procès montre que même les plus hauts responsables ne sont pas intouchables.
– Clémence Bectarte, avocate et coordinatrice du groupe d’action judiciaire de la FIDH
Alors que la guerre en Syrie entre dans sa douzième année, ce procès historique rappelle que les crimes les plus graves ne restent pas impunis indéfiniment. Un message d’espoir pour les victimes et un avertissement pour leurs bourreaux, aussi puissants soient-ils. La lutte pour la justice et contre l’oubli ne fait que commencer.