Coup de théâtre dans les relations franco-algériennes ! Lors d’une rencontre de la commission d’historiens mise en place l’an dernier, Alger a transmis à Paris une liste explosive de biens algériens à restituer de toute urgence. Une demande choc qui pourrait bien faire trembler les murs des musées français…
Le trésor perdu de l’Algérie refait surface
Parmi les objets réclamés, on retrouve pêle-mêle des pièces symboliques du patrimoine algérien du XIXe siècle, actuellement dispersées dans différentes institutions françaises. Des biens « à haute valeur historique » selon Alger, qui souhaite leur retour au bercail « sous forme de gestes symboliques ».
La partie algérienne de la commission a même invité son homologue française à formuler ses propres demandes de restitution. Un appel du pied pour concrétiser une volonté commune de regarder en face le lourd passé colonial entre les deux pays. Aux yeux d’Alger, seul un « traitement objectif, audacieux et équitable » permettra d’écrire une nouvelle page.
Le burnous et l’épée de l’émir Abdelkader dans le viseur
Parmi les trésors convoités, deux pièces maîtresses : le burnous et l’épée d’Abdelkader, figure emblématique de la résistance à la colonisation française. Leur restitution, refusée jusqu’alors par la France, serait un premier pas crucial selon Alger. Un sujet brûlant qui avait déjà provoqué le report de la visite d’État du président algérien en France en décembre dernier.
La question des enjeux mémoriels devra être traitée de manière audacieuse et restera au cœur de nos préoccupations.
Abdelmadjid Tebboune, président algérien
La balle dans le camp de Macron
Les historiens français se sont engagés à relayer rapidement cette liste brûlante à Emmanuel Macron, afin que « les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent l’être le plus vite possible ». Reste à savoir si l’Élysée accédera aux requêtes de son homologue algérien. Affaire à suivre lors de la prochaine rencontre de la commission, prévue en juillet en France.
Une chose est sûre : plus de 60 ans après l’indépendance, les plaies de la colonisation sont loin d’être refermées. Et la bataille pour la mémoire ne fait que commencer. La restitution de ces trésors dispersés pourrait bien être la clé d’une réconciliation durable entre la France et l’Algérie. A condition que Paris soit prêt à faire un geste fort…