L’attaque au couteau survenue dimanche après-midi dans le métro de Lyon a semé l’effroi parmi les passagers. Quatre personnes ont été blessées par un homme armé d’un couteau avant que celui-ci ne soit interpellé par les forces de l’ordre. Mais au-delà de l’horreur de cet acte, c’est la déclaration surprenante du suspect au moment de son arrestation qui suscite de nombreuses interrogations.
Le suspect se dit poursuivi par la mafia
Selon les informations rapportées par Le Progrès, l’homme de 27 ans, de nationalité marocaine, aurait spontanément indiqué aux policiers être poursuivi par la mafia. Une affirmation pour le moins étonnante, d’autant plus qu’il aurait dans le même temps demandé à être abattu après avoir avalé des cachets.
Cette théorie d’une traque mafieuse soulève évidemment de nombreuses questions. S’agit-il d’une tentative de justification de son geste de la part du suspect ? Ou cette déclaration traduit-elle plutôt un état de confusion mentale, le suspect étant connu pour des antécédents psychiatriques ?
Un profil psychiatrique fragile
La piste de troubles psychiques semble en effet se dessiner au vu du parcours chaotique de l’agresseur présumé. Comme l’a confirmé la préfète de région, le suspect a fait « l’objet de plusieurs hospitalisations en raison de problèmes psychiatriques » et aurait même séjourné récemment dans un établissement spécialisé de la région lyonnaise.
Pour autant, rien n’indique à ce stade que le suspect ait pu tenir des propos délirants ou incohérents lors de ses précédentes prises en charge. L’hypothèse d’un épisode de décompensation reste néanmoins une piste crédible pour tenter d’expliquer son discours sur une improbable filature mafieuse.
Aucune revendication idéologique
Si la piste psychiatrique apparaît comme une clé de compréhension, les enquêteurs n’écartent pour le moment aucune hypothèse. La préfète a cependant d’ores et déjà écarté celle d’un acte terroriste, soulignant qu’aucune revendication idéologique n’avait été formulée par le suspect.
« Il n’était connu d’aucun de nos fichiers » et n’aurait émis aucune revendication ou de propos idéologiques lors de son passage à l’acte.
Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Une enquête pour tentative d’homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Lyon afin de faire toute la lumière sur les motivations de cette agression et le profil du suspect. Son audition, si son état le permet, sera déterminante pour comprendre le sens de ses déclarations troublantes et le cheminement qui l’a conduit à passer à l’acte.
Un acte isolé qui ravive le spectre de l’insécurité
Quelles que soient les explications qui seront apportées, cette attaque sanglante n’a pas manqué de raviver les inquiétudes des usagers des transports en commun lyonnais. Même si les agressions de ce type demeurent exceptionnelles, elles rappellent cruellement que la menace peut surgir à tout moment dans un espace public aussi fréquenté qu’un métro.
Face à cet événement traumatisant, les autorités ont rapidement réagi en renforçant la présence policière dans le réseau TCL. Une manière de rassurer les voyageurs ébranlés et de prévenir d’éventuels actes d’imitation.
Mais au-delà des mesures sécuritaires, c’est aussi la question de la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiatriques qui se pose avec acuité. Comment mieux détecter et prévenir les risques de passage à l’acte chez des individus fragiles ? Un immense défi qui dépasse largement le cadre de cette affaire, aussi singulière soit-elle par les déclarations pour le moins étranges du principal suspect.