Qui aurait parié sur David Layani il y a encore quelques mois ? Le fondateur de OnePoint, une entreprise de services numériques, semblait bien loin de pouvoir jouer dans la cour des grands. Pourtant, à force de patience et de préparation minutieuse, cet entrepreneur de 45 ans est en passe de réaliser un exploit : prendre le contrôle d’Atos, le géant français de l’informatique en grande difficulté financière. Retour sur un parcours étonnant.
De joueur de poker à magnat de la tech
Avant de se lancer dans les affaires, David Layani était un joueur de poker émérite, fréquentant les tables les plus prestigieuses d’Europe. Une expérience qui lui a appris à garder son sang-froid et à savoir bluffer au bon moment. Des qualités qu’il a su mettre à profit lorsqu’il a fondé OnePoint en 2002, à seulement 23 ans.
En quelques années, il fait de sa startup une entreprise florissante, multipliant les contrats auprès de grands groupes. Mais David Layani voit plus grand. Dès 2020, il commence à s’intéresser au cas Atos, ce mastodonte en plein marasme qui croule sous une dette abyssale.
La stratégie du poucet
Loin de se laisser impressionner, David Layani échafaude patiemment son plan pour prendre le contrôle de l’ex-fleuron tricolore. À l’automne dernier, il passe à l’offensive en acquérant 10% du capital d’Atos. Une prise de participation qui fait sourire les observateurs, tant la partie semble inégale entre le “petit poucet” OnePoint et le géant Atos.
Beaucoup ont sous-estimé David Layani, le voyant comme un outsider sans réelle chance. Mais il a su retourner ce statut à son avantage, avançant ses pions discrètement.
– Un proche du dossier
Un mental d’acier et une vision long terme
Pendant des mois, David Layani laisse planer le doute sur ses intentions, tout en œuvrant en coulisse pour convaincre les actionnaires et les pouvoirs publics du bien-fondé de son projet. Face à lui, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, qui lorgnait aussi sur Atos. Mais c’est finalement l’offre de David Layani qui est retenue.
Un succès qui récompense la ténacité et la vision long terme de cet entrepreneur atypique. Car au-delà du défi que représente le redressement d’Atos, David Layani ambitionne de bâtir un nouveau champion européen du numérique, en fédérant d’autres acteurs du secteur. Un projet titanesque, à la hauteur de ce businessman qui n’a pas fini de faire parler de lui.
Les défis à venir
Même s’il sort vainqueur de cette bataille boursière, David Layani sait que le plus dur reste à faire. Il va devoir restructurer en profondeur Atos, renouer avec les bénéfices et insuffler une nouvelle dynamique à ce groupe qui emploie près de 110 000 salariés dans le monde.
- Rationaliser le portefeuille d’activités d’Atos
- Réduire la dette et retrouver des marges positives
- Remotiver les équipes après des années de crise
- Clarifier le positionnement et la stratégie du groupe
Autant de chantiers titanesques qui attendent le nouveau patron d’Atos. Mais pour ceux qui connaissent David Layani, il a les épaules et la détermination pour réussir ce pari. Celui qui n’était qu’un “petit poucet” est en passe de devenir un acteur majeur de la tech. La métamorphose ne fait que commencer.
