Bienvenue dans les méandres d’un complot princier qui défraie la chronique outre-Rhin. Depuis ce mardi, l’Allemagne a les yeux rivés sur Francfort, théâtre d’un procès hors norme mettant en scène une galerie de personnages surprenants : un prince déchu, une juge du parti d’extrême-droite AfD, un ex-parachutiste… Tous sont accusés d’avoir fomenté un putsch visant à renverser le gouvernement. Plongée dans les coulisses de cette affaire rocambolesque.
Le prince Heinrich XIII, figure de proue du complot
Au cœur de l’intrigue se trouve le prince Heinrich XIII Reuss, 72 ans, descendant d’une lignée aristocratique de Thuringe. Bien qu’ingénieur de formation, c’est dans l’immobilier qu’il a fait fortune. Mais derrière cette façade respectable se cache un conspirationniste convaincu. Lors d’une conférence en 2019, il qualifiait l’Allemagne de “pseudo-République” sous tutelle alliée depuis 1945. Son projet : s’installer à la tête du pays une fois le gouvernement renversé, avec l’aide présumée de la Russie.
Une juge et un ex-parachutiste dans la conspiration
À ses côtés, Birgit Malsack-Winkemann, juge berlinoise et ex-députée AfD, devait prendre le poste de ministre de la Justice. Cette mère de deux enfants est soupçonnée d’avoir planifié une attaque armée. Quant à Rüdiger von Pescatore, ancien commandant parachutiste, il était pressenti comme chef des armées. Cet ancien de la Bundeswehr s’était fait remarquer par ses idées d’extrême-droite avant d’être exclu de l’armée dans les années 1990.
Un réseau tentaculaire et des plans inquiétants
L’enquête a mis au jour un réseau de conspirateurs aux profils variés : d’autres militaires comme Maximilian Eder ou Peter Wörner, mais aussi Michael Fritsch, un policier suspendu pour ses positions anti-mesures Covid. Leur projet : s’emparer du Bundestag, le Parlement allemand, lors d’un assaut violent et coordonné. Un scénario glaçant, digne des heures les plus sombres de l’Histoire.
Ce procès met en lumière la persistance de courants idéologiques extrémistes au sein même des institutions allemandes, prêts à basculer dans la violence pour renverser la démocratie.
Analyse un spécialiste de l’extrême-droite allemande
Si le projet de coup d’État peut sembler fantasque, il n’en reste pas moins préoccupant par les ramifications et les moyens dont disposaient les comploteurs. Ce procès fleuve, qui devrait durer plusieurs mois, promet de lever le voile sur les arcanes de cette conjuration qui a ébranlé l’Allemagne. Une plongée saisissante dans l’univers des théories conspirationnistes et de leurs dangereux adeptes.