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L’incroyable odyssée de deux commerçants parisiens pour survivre

Au 37 boulevard de Belleville, un boucher et un cafetier sont les derniers occupants d'un immeuble à l'abandon racheté par Paris Habitat. Depuis 3 ans, ils se battent pour leur survie dans des conditions déplorables, en attendant une rénovation qui n'arrive pas. Une histoire à la fois révoltante et émouvante, symbole des défis auxquels...

Au cœur du boulevard de Belleville, dans le 11ème arrondissement de Paris, se dresse un immeuble en piteux état. Racheté en 2016 par Paris Habitat pour y construire un foyer de jeunes travailleurs, le bâtiment n’a toujours pas été rénové, laissant ses derniers occupants, un boucher et un cafetier, dans des conditions de vie déplorables. Une situation kafkaïenne qui dure depuis près de quatre ans.

Un immeuble à l’abandon, des commerçants en souffrance

Lorsqu’on pénètre dans le 37 boulevard de Belleville, l’odeur de moisi et l’obscurité du hall d’entrée saisissent les narines et les yeux. Ici, un chaton famélique s’amuse avec un duvet de pigeon qui virevolte dans l’air vicié. Les murs sont lépreux, le sol jonché de gravats. C’est dans ce décor de film d’horreur que subsistent, tant bien que mal, les derniers locataires de cet immeuble à l’abandon : la boucherie Boudalia, installée depuis 1973, et le Café du Verger.

Depuis le rachat de l’immeuble par Paris Habitat en 2016, la vie des commerçants est devenue un enfer. Les travaux de rénovation, retardés par la crise sanitaire du Covid, avaient bien débuté en 2021 après le relogement des locataires. Mais les deux commerces sont restés, Paris Habitat leur ayant assuré que leur présence était compatible avec la tenue du chantier. Une promesse qui s’est avérée être un mensonge.

Des conditions de vie et de travail indignes

Depuis trois ans, le boucher et le cafetier vivent un calvaire quotidien. Leur immeuble est devenu un taudis insalubre, envahi par les rats, les cafards et la moisissure. Les canalisations fuient, l’électricité saute régulièrement, le chauffage est en panne. Malgré leurs appels à l’aide répétés auprès de Paris Habitat, rien ne change. Le chantier est à l’arrêt, les ouvriers ont déserté les lieux, laissant derrière eux un champ de ruines.

C’est un cauchemar sans fin. On ne peut plus travailler correctement, nos commerces sont en train de mourir à petit feu. Paris Habitat nous a abandonnés, on se sent trahis et humiliés.

témoigne, amer, le boucher Boudalia

Une lutte désespérée pour la survie

Face à cette situation intenable, les deux commerçants multiplient les actions en justice pour faire valoir leurs droits. Référés, plaintes, recours gracieux : tous les leviers juridiques sont actionnés pour tenter de faire bouger les choses. En vain. Paris Habitat fait la sourde oreille, arguant de difficultés techniques et financières pour justifier l’arrêt du chantier. Une excuse qui ne convainc personne, et surtout pas les principales victimes.

En attendant une hypothétique reprise des travaux, le boucher et le cafetier se démènent pour maintenir leur activité à flot. Mais entre la perte de clientèle, les frais d’avocat et les dégâts matériels, leur trésorerie est dans le rouge. Leur santé aussi. Le stress, l’angoisse et la colère ont remplacé la joie de servir et le plaisir du métier. Un gâchis humain autant qu’économique.

Un symbole de la fragilité du petit commerce

L’histoire des commerçants du 37 boulevard de Belleville n’est malheureusement pas un cas isolé. Partout dans Paris, de nombreux artisans et boutiquiers sont menacés par les projets de rénovation urbaine, souvent mal gérés par les bailleurs sociaux et les pouvoirs publics. Entre loyers qui explosent, travaux interminables et expropriations abusives, c’est toute la diversité commerciale des quartiers populaires qui est en danger.

Ce qui nous arrive est révélateur d’un problème systémique. Les petits commerces sont sacrifiés sur l’autel de la gentrification et de la rentabilité. On assiste à une standardisation de la ville qui tue son âme et son identité.

Analyse Cédric, patron du Café du Verger

Pour les commerçants du boulevard de Belleville, l’avenir s’annonce sombre. Malgré leur combativité, ils savent que la partie est loin d’être gagnée. Mais ils refusent d’abandonner, portés par le soutien de leurs clients fidèles et l’espoir qu’un jour, les pouvoirs publics prendront enfin la mesure de leur détresse. Un combat local aux résonances universelles, pour que les petits ne soient pas broyés par les grands.

Face à cette situation intenable, les deux commerçants multiplient les actions en justice pour faire valoir leurs droits. Référés, plaintes, recours gracieux : tous les leviers juridiques sont actionnés pour tenter de faire bouger les choses. En vain. Paris Habitat fait la sourde oreille, arguant de difficultés techniques et financières pour justifier l’arrêt du chantier. Une excuse qui ne convainc personne, et surtout pas les principales victimes.

En attendant une hypothétique reprise des travaux, le boucher et le cafetier se démènent pour maintenir leur activité à flot. Mais entre la perte de clientèle, les frais d’avocat et les dégâts matériels, leur trésorerie est dans le rouge. Leur santé aussi. Le stress, l’angoisse et la colère ont remplacé la joie de servir et le plaisir du métier. Un gâchis humain autant qu’économique.

Un symbole de la fragilité du petit commerce

L’histoire des commerçants du 37 boulevard de Belleville n’est malheureusement pas un cas isolé. Partout dans Paris, de nombreux artisans et boutiquiers sont menacés par les projets de rénovation urbaine, souvent mal gérés par les bailleurs sociaux et les pouvoirs publics. Entre loyers qui explosent, travaux interminables et expropriations abusives, c’est toute la diversité commerciale des quartiers populaires qui est en danger.

Ce qui nous arrive est révélateur d’un problème systémique. Les petits commerces sont sacrifiés sur l’autel de la gentrification et de la rentabilité. On assiste à une standardisation de la ville qui tue son âme et son identité.

Analyse Cédric, patron du Café du Verger

Pour les commerçants du boulevard de Belleville, l’avenir s’annonce sombre. Malgré leur combativité, ils savent que la partie est loin d’être gagnée. Mais ils refusent d’abandonner, portés par le soutien de leurs clients fidèles et l’espoir qu’un jour, les pouvoirs publics prendront enfin la mesure de leur détresse. Un combat local aux résonances universelles, pour que les petits ne soient pas broyés par les grands.

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