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L’incroyable dévouement des “enfants désignés” pour leurs parents vieillissants

Dans l’ombre, ils sont des centaines de milliers. À 50 ans passés, ces Français se dévouent corps et âme pour leurs parents vieillissants devenus dépendants. Un engagement de tous les instants qui chamboule leur existence. Zoom sur ces “enfants désignés” qui portent à bout de bras leurs aînés.

Quand la solidarité familiale s’impose

Avec l’allongement de l’espérance de vie, de plus en plus de quinquagénaires se retrouvent en première ligne pour épauler un proche âgé en perte d’autonomie. Selon une étude récente, 4,3 millions de personnes aident régulièrement un de leurs parents. Le plus souvent, c’est l’un des enfants qui endosse ce rôle d’aidant familial, devenant “l’enfant désigné”. Un véritable sacerdoce.

Courses, ménage, toilette, gestion administrative… Les tâches sont multiples et chronophages. En moyenne, un aidant y consacre 20h par semaine, souvent au détriment de sa propre vie familiale et professionnelle. Car tout repose sur ses épaules.

J’ai dû revoir mes priorités, mettre entre parenthèses certains projets. Ma mère est devenue le centre de mon existence.

Nathalie, 54 ans, aide sa mère atteinte d’Alzheimer

Une charge mentale écrasante

Être l’enfant désigné, c’est aussi subir une pression psychologique intense. La culpabilité de ne pas en faire assez, la difficulté à demander de l’aide, l’incertitude face à l’avenir… Autant de facteurs qui pèsent au quotidien.

C’est usant nerveusement. On a l’impression de ne jamais pouvoir souffler, d’être toujours sur le qui-vive.

Pierre, 58 ans, s’occupe de son père en fin de vie

Pourtant, la majorité font preuve d’une abnégation sans faille, parfois au péril de leur santé. Car accompagner un parent dans la grande vieillesse reste une mission essentielle à leurs yeux, un juste retour des choses.

Des aides encore insuffisantes

Si des dispositifs existent, comme l’allocation personnalisée d’autonomie ou le congé proche aidant, ils peinent à répondre aux besoins. Manque de répit, complexité administrative, faible soutien financier… Les aidants familiaux se sentent souvent démunis et peu reconnus dans leur engagement.

  • 80% des aidants souhaiteraient plus d’accompagnement
  • Seulement 8% bénéficient d’aides professionnelles régulières

Face à ce constat, des associations militent pour une meilleure prise en compte de leur situation. Mais le chemin est encore long. En attendant, ces enfants désignés continuent d’œuvrer dans l’ombre, portés par leur sens du devoir et de l’amour filial.

Un modèle de société à repenser

Plus largement, c’est notre rapport au vieillissement et à la dépendance qu’il faut réinterroger. Comment mieux accompagner nos aînés en perte d’autonomie ? Quels nouveaux modes de solidarité imaginer ? Des questions cruciales à l’heure du papy-boom.

Car les enfants désignés ne pourront pas, seuls, relever le défi. Il est urgent de construire une société plus inclusive et bienveillante envers ses anciens, où l’entraide intergénérationnelle retrouverait ses lettres de noblesse. Un vaste chantier qui nous concerne tous, pour que vieillir ne rime plus avec solitude et abnégation.

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