Au cœur de la bataille de Diên Biên Phu, parmi les combats acharnés et les bombardements incessants, une figure lumineuse se démarquait par son courage et sa compassion. Geneviève de Galard, jeune infirmière française, allait devenir une véritable légende, surnommée “l’ange de Diên Biên Phu” pour son dévouement sans faille envers les soldats blessés. Son histoire est celle d’une héroïne hors du commun, dont la mémoire restera à jamais gravée dans les annales de l’histoire.
Une vocation précoce pour le secours aux autres
Née dans une famille noble de Gascogne, Geneviève de Galard a très tôt ressenti l’appel du dévouement. Malgré la perte de son père alors qu’elle n’avait que neuf ans, elle a su trouver sa voie en s’engageant dans des actions caritatives dès ses études à la Sorbonne. Son diplôme d’infirmière en poche, elle n’hésite pas à demander son affectation en Indochine, là où le conflit fait rage.
L’enfer de Diên Biên Phu
Arrivée sur le théâtre des opérations en mai 1953, Geneviève de Galard participe aux évacuations sanitaires depuis Hanoï. Mais le destin la rattrape lorsque son avion est endommagé sur la piste bombardée de Diên Biên Phu. Bloquée dans la cuvette, elle devient l’unique femme parmi les combattants, prodiguant sans relâche ses soins aux blessés dans l’hôpital de campagne du médecin Paul Grauwin.
Geneviève, promettez-moi que je ne vais pas mourir ?
– Lieutenant Robert Chevalier, blessé à Diên Biên Phu
Un courage et un dévouement exemplaires
Malgré l’horreur des combats, “l’ange de Diên Biên Phu” fait preuve d’un courage tranquille et d’une abnégation sans faille. Son sourire et sa douceur apaisent les soldats, parfois très jeunes, qui luttent dans des conditions extrêmes. Son action lui vaudra la Légion d’honneur des mains du général de Castries, ainsi que le titre de légionnaire honoraire, une distinction rarissime.
Prisonnière, puis héroïne nationale
Capturée par le Vietminh après la chute du camp retranché, Geneviève de Galard poursuit inlassablement sa mission auprès des blessés. Libérée fin mai, elle est accueillie en héroïne lors de son retour en France, dans un pays qui mesure alors l’ampleur du sacrifice consenti par ses soldats en Indochine. La une de Paris Match titre alors : “La France accueille l’héroïne de Diên Biên Phu”.
Un engagement sans faille, jusqu’au bout
De retour du front, Geneviève de Galard a continué à servir comme convoyeuse en Indochine, puis à l’hôpital militaire des Invalides. Discrète sur son passé, elle a mené sa vie avec la même dignité et le même sens du devoir qu’à Diên Biên Phu, incarnant les valeurs les plus nobles de l’infirmière au combat. Jusqu’à son dernier souffle à 99 ans, elle est restée fidèle à cet engagement total au service des autres.
Geneviève de Galard, “l’ange de Diên Biên Phu”, restera à jamais un symbole lumineux d’abnégation et d’humanité au cœur de la guerre. Son exemple continue d’inspirer tous ceux qui, aujourd’hui encore, se dévouent corps et âme pour secourir leur prochain dans les situations les plus dramatiques. Une leçon de vie et de courage qui ne peut laisser indifférent.