Quand on pense aux grandes figures qui reposent au Panthéon, on imagine souvent des hommes d’État, des écrivains ou des scientifiques célèbres. Mais saviez-vous que cet illustre monument accueille aussi depuis 2015 quatre héros de l’ombre, qui ont marqué l’Histoire par leur engagement sans faille dans la Résistance ? Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay ont en effet reçu l’hommage suprême de la Nation en entrant dans ce temple républicain. Découvrez l’incroyable destin de ces combattants de la liberté.
Quatre parcours exceptionnels au service de la liberté
Si leurs profils étaient très différents, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay avaient en commun un courage et un sens du devoir hors norme. Tous se sont engagés corps et âme dans la lutte contre l’occupant nazi et le régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale, au mépris des risques encourus.
Geneviève de Gaulle-Anthonioz, une combattante infatigable
Nièce du Général de Gaulle, Geneviève de Gaulle-Anthonioz s’illustre très tôt par son rejet de l’armistice et son engagement dans la Résistance. Déportée à Ravensbrück en 1944, elle survit à l’horreur des camps et poursuit son combat pour les droits humains à la tête d’ATD Quart Monde après la guerre.
Pierre Brossolette, une figure emblématique de la France Libre
Journaliste brillant et homme de conviction, Pierre Brossolette choisit la voie de la résistance dès 1940. Compagnon de la Libération, il effectue de nombreuses liaisons périlleuses entre la France et Londres avant d’être arrêté par la Gestapo. Il se suicide en mars 1944 pour ne pas parler sous la torture, devenant un symbole de l’abnégation et du sacrifice.
Germaine Tillion, ethnologue et résistante
Entrée en résistance en 1940, Germaine Tillion met ses compétences d’ethnologue au service du renseignement. Déportée elle aussi à Ravensbrück en 1943, elle parvient à rentrer un cahier décrivant la vie dans le camp. Son témoignage aide plus tard à confondre les bourreaux lors du procès.
Jean Zay, un destin foudroyé
Ministre de l’Éducation et des Beaux-Arts du Front populaire, Jean Zay s’oppose farouchement à l’armistice. Emprisonné par Vichy, il est assassiné par la milice en 1944 à l’âge de 39 ans. Résistant de la première heure, il paie de sa vie son attachement aux valeurs républicaines.
Un hommage national pour l’éternité
Le 27 mai 2015, la France rend un hommage solennel à ces grandes figures lors d’une cérémonie au Panthéon présidée par François Hollande. Leurs cercueils font leur entrée sous la coupole du monument au son du Chant des Partisans, rappelant leur combat acharné pour la liberté.
« Aujourd’hui, la Nation reconnaît l’engagement, le courage et le sacrifice de ces quatre destins français. Chacun dans son combat, chacun dans sa vie, a défendu ce que nous avons de plus cher, de plus beau, de plus grand : la liberté! »
François Hollande, 27 mai 2015
Plus de 70 ans après la fin de la guerre, l’entrée au Panthéon de ces résistants rappelle l’importance du devoir de mémoire. Leur exemple doit continuer d’inspirer les générations futures et les inciter à s’engager pour défendre nos valeurs les plus fondamentales.
« Ils sont là pour nous dire que la Résistance, ce n’est jamais fini. Ils sont là pour nous dire que le combat pour la liberté et la dignité est un combat qui n’est jamais achevé.»
François Hollande, 27 mai 2015
Alors n’oublions jamais le destin extraordinaire de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette, Germaine Tillion et Jean Zay. Puisse leur mémoire demeurer éternelle, aux côtés des plus grands noms de l’Histoire de France, dans ce temple républicain chargé de symboles qu’est le Panthéon.