Bienvenue dans l’ère post-moderne, où les fondements mêmes de notre civilisation sont ébranlés. Un phénomène global qui touche tous les aspects de la société, de la politique à l’art en passant par la morale. Dans cet article, nous explorerons les tenants et aboutissants de ce moment charnière de l’histoire, qui vise ni plus ni moins qu’à éradiquer toute forme de transcendance.
La post-modernité, ou la déconstruction systématique des hiérarchies
Qu’est-ce que la post-modernité exactement ? Selon l’historienne Bénédicte Delorme-Montini, il s’agit d’un courant de pensée qui remet en question les héritages traditionnels, perçus comme des entraves à la liberté individuelle. L’État-nation, la morale religieuse, la hiérarchie culturelle et artistique… Aucun domaine n’échappe à cette vague de déconstruction.
Toutes les formes de transcendance et d’inégalité arrivent dans le viseur, de l’État-nation aux structures du langage et au culte de l’art.
– Bénédicte Delorme-Montini, Le moment post-moderne
Le processus post-moderne est global et radical. Son but ultime ? Permettre l’expression d’une multiplicité infinie d’aspirations individuelles, sans aucune détermination extérieure, qu’elle soit politique, culturelle ou même biologique. Un projet d’émancipation totale qui ne va pas sans poser question.
L’individu roi, ou la dissolution des identités
Conséquence directe de cette remise en question des héritages : l’avènement de l’individualisme comme valeur cardinale. Désormais, l’individu prime sur le collectif et revendique le droit de se réinventer en permanence, au gré de ses envies.
- Les identités deviennent fluides, multiples, désubstantialisées
- Toute forme d’unité stable est rejetée au nom de la liberté de chacun
- Le genre lui-même n’est plus une donnée immuable mais un choix personnel
Si cette quête d’authenticité personnelle part d’une intention louable, elle débouche souvent sur un relativisme absolu qui dissout le sens même d’une identité. Car sans repères communs, comment forger un destin collectif ?
Vers une société sans repères ?
Enfin, la post-modernité bouscule notre rapport à la vérité et au savoir. Puisque tout est relatif et subjectif, les critères permettant de juger la valeur d’une œuvre d’art, d’une théorie scientifique ou d’un système politique s’effritent.
Un égalitarisme radical semble s’imposer, où le beau côtoie le laid, où toutes les opinions se valent, où l’expert n’a guère plus de légitimité que le profane. Une situation propice au règne de l’émotion et de la “post-vérité”, comme en témoigne la crise de confiance envers les institutions et les médias traditionnels.
La post-modernité dessine donc une société fragmentée, éclatée, marquée par une profonde crise du sens et de la transcendance. Si elle ouvre indéniablement de nouveaux horizons en termes de liberté individuelle, elle comporte aussi le risque d’un délitement du lien social et d’un relativisme généralisé.
Saura-t-on, à l’avenir, concilier l’aspiration à l’émancipation personnelle et la nécessité de valeurs communes ? C’est tout l’enjeu des débats passionnés que suscite le moment post-moderne. Une chose est sûre : ce bouleversement de civilisation n’a pas fini de nous interpeller sur le sens que nous voulons donner à notre vivre-ensemble.