Alors que la guerre fait rage en Ukraine depuis bientôt trois ans, le président ukrainien Volodymyr Zelensky place ses espoirs dans un atout inattendu : « l’imprévisibilité » de Donald Trump. Selon lui, le style unique de l’ancien et futur locataire de la Maison Blanche pourrait être la clé pour arrêter Vladimir Poutine et mettre un terme au conflit.
Trump, l’arme fatale de Zelensky ?
Dans une interview télévisée diffusée ce jeudi, Volodymyr Zelensky a été clair : « Trump peut être décisif (…) dans cette guerre. Il peut nous aider à arrêter (Vladimir) Poutine. Il est très fort et imprévisible ». Un portrait loin d’être anodin quand on connaît les relations tumultueuses entre Kiev et Washington ces dernières années. Mais pour le dirigeant ukrainien, c’est justement cette part de mystère et de spontanéité qui peut faire la différence.
« J’aimerais vraiment que cette imprévisibilité du président Trump s’applique à la Russie »
— Volodymyr Zelensky, Président ukrainien
Un pari risqué aux enjeux cruciaux
Le retour de Donald Trump au pouvoir suscite donc de grands espoirs mais aussi de vives inquiétudes à Kiev. Si le camp présidentiel ukrainien rêve de décisions fortes et rapides pour endiguer l’invasion russe, il redoute dans le même temps une baisse conséquente du soutien financier et militaire américain, maintes fois critiqué par le milliardaire républicain.
Des craintes légitimes quand on sait l’importance cruciale de l’aide américaine pour l’Ukraine. Volodymyr Zelensky en est bien conscient, affirmant sans détour que « toute garantie de sécurité envers l’Ukraine n’impliquant pas les États-Unis seraient des garanties faibles ».
Entre ouvertures timides et impératif sécuritaire
Longtemps inflexible sur la question des négociations avec Vladimir Poutine, le chef d’État ukrainien a récemment infléchi sa position. Il s’est dit prêt à renoncer temporairement à reconquérir les territoires occupés en échange de solides garanties de sécurité de l’OTAN et d’une intensification des livraisons d’armes.
Une main tendue qui montre l’urgence de la situation alors que les forces ukrainiennes, « fatiguées » et en manque « de réserves et de rotation » selon Zelensky lui-même, reculent face à la pression russe sur le front Est.
L’OTAN, horizon indépassable pour Kiev
Malgré ces timides ouvertures, Volodymyr Zelensky reste ferme sur un point : l’initiative d’un éventuel déploiement militaire européen en Ukraine ne doit en aucun cas se substituer à l’adhésion tant espérée de son pays à l’OTAN.
« Nous ne voudrions pas qu’il n’y ait qu’un seul ou deux pays pour cette initiative. Il faut absolument que cette initiative aille dans le sens de l’OTAN. »
— Volodymyr Zelensky, Président ukrainien
Mais avec un conflit qui s’enlise, des troupes à bout de souffle et un soutien international fragile, Kiev n’a guère de marge de manœuvre. En misant tout sur « l’imprévisibilité » de Trump, Volodymyr Zelensky joue son va-tout diplomatique. Un pari aussi audacieux que périlleux dont l’issue, à l’image du 45ème président américain, reste plus incertaine que jamais.
