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L’impact du langage de la Génération Z en entreprise

La Génération Z débarque dans le monde du travail et avec elle, son langage digital bien à elle. Entre emojis, abréviations et messages sans ponctuation, comment les entreprises s'adaptent-elles à cette nouvelle façon de communiquer ? Découvrez les enjeux de cette révolution linguistique au bureau.

Fini les emails formels, le vouvoiement et les phrases avec un point à la fin. Depuis l’arrivée de la Génération Z sur le marché du travail, les codes de la communication d’entreprise sont bousculés. Ces digital natives, nés après 1997 et ayant grandi avec Internet, apportent avec eux de nouvelles façons de s’exprimer qui interrogent les managers. Comment s’adapter à ce langage empreint de références web, d’abréviations et d’emojis ? Tour d’horizon d’une (r)évolution linguistique en entreprise.

La Génération Z, une culture de la communication bien à elle

La Génération Z, aussi appelée iGeneration, se distingue par une utilisation accrue des outils numériques dès le plus jeune âge. Habitués aux échanges rapides et simultanés via les applications de messagerie et les réseaux sociaux, les zoomers ont développé un langage adapté à ces canaux :

  • Utilisation massive d’emojis pour exprimer des émotions ou réactions
  • Abréviations pour gagner du temps : bcp (beaucoup), cdc (comme d’hab), askip (à ce qu’il paraît)…
  • Phrases sans ponctuation et messages segmentés comme à l’oral
  • Recours aux memes et aux références web partagées par leur communauté

Ce mode d’expression, parfaitement adapté aux conversations privées entre jeunes, peut en revanche surprendre voire décontenancer en contexte professionnel. Les codes traditionnels de l’écrit, jugés trop rigides, sautent allègrement. L’interaction prime sur la forme, quitte à prendre quelques libertés avec l’orthographe et la grammaire.

Vers une hybridation des pratiques de communication ?

Face à ce nouveau langage en entreprise, les managers et les générations précédentes s’interrogent. Faut-il s’y adapter au risque de perdre en rigueur et en professionnalisme ? Ou au contraire demander aux jeunes recrues de se conformer aux règles établies ?

Selon une étude récente, 7 managers sur 10 avouent être parfois déconcertés par la communication des zoomers. Pour autant, la plupart y voient une opportunité de moderniser les échanges et d’instaurer une culture d’entreprise plus spontanée et bienveillante. À condition de trouver le juste équilibre :

Il ne s’agit pas de singer les jeunes mais de s’inspirer de certains de leurs codes pour fluidifier le dialogue intergénérationnel. L’objectif est de créer un langage commun qui fasse sens pour tous.

– Explique une DRH dans une interview à l’AFP

Concrètement, cela passe par :

  • L’assouplissement du vouvoiement quand cela est possible
  • L’acceptation de certains emojis et abréviations s’ils sont compris par tous
  • La sensibilisation des jeunes aux règles de communication écrite professionnelle
  • L’utilisation d’outils collaboratifs et de messageries instantanées en interne

Reste la question épineuse du niveau de langue et de l’orthographe. Sur ce point, les experts appellent à se montrer vigilants pour maintenir un niveau d’exigence, gage de crédibilité vis à vis des clients et partenaires. Des formations et un accompagnement des jeunes à l’écrit professionnel restent indispensables.

Vers un nouveau business lingo ?

Cette hybridation des codes linguistiques, entre digital et classique, jeunes et moins jeunes, donnerait ainsi naissance à un nouveau langage d’entreprise. Un “business lingo” mêlant rigueur et spontanéité, personnalisation et cohérence, à même de réunir des profils de plus en plus variés.

Pour les experts en culture d’entreprise, cette évolution est un moyen de renforcer le sentiment d’appartenance et la collaboration intergénérationnelle. Tout en permettant aux entreprises d’incarner leur identité et leurs valeurs de façon plus authentique et distinctives.

Pour réussir ce pari linguistique, la clé serait d’impliquer toutes les générations dans la co-construction de ce nouveau mode d’expression. En instaurant un dialogue ouvert et en capitalisant sur les meilleurs apports de chacun. Pour que le langage ne soit pas une barrière mais un vecteur de cohésion et de performance collective.

Une (r)évolution culturelle qui ne fait sans doute que commencer, à mesure que la Génération Z s’affirmera dans le monde professionnel. Aux entreprises de saisir cette opportunité pour réinventer leur façon de communiquer. Avec style et personnalité. CQFD !

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