En cette année 2024, le marché immobilier français offre un tableau contrasté. Après plusieurs années chahutées par les confinements et une conjoncture économique incertaine, l’activité immobilière reprend vie dans l’Hexagone. Cependant, cette reprise s’accompagne généralement de baisses de prix, plus ou moins prononcées selon les villes et les types de biens. Décryptage d’une situation immobilière encore délicate mais qui semble s’améliorer progressivement.
Des prix immobiliers globalement orientés à la baisse
Depuis mi-2022, les prix de l’immobilier reculent dans la plupart des grandes métropoles françaises. Cette tendance baissière s’est poursuivie en 2023 et au début 2024, avec des ampleurs variables :
- À Bordeaux, Lyon ou Nantes, les prix ont reculé en moyenne de 5% sur un an, avec des baisses dépassant les 10% pour certains biens.
- À Marseille, Strasbourg ou Toulouse, le repli est plus modéré, autour de 1%.
- À Paris, les prix résistent mieux avec une quasi-stabilité.
Ces baisses permettent au marché de retrouver des couleurs, en donnant plus de marge de manœuvre aux acheteurs. Elles restent pour l’instant limitées et n’empêchent pas un redémarrage de l’activité.
Des disparités selon les villes et les biens
Au-delà des moyennes, le marché immobilier français de 2024 se caractérise par une forte hétérogénéité. Les ajustements de prix sont plus marqués dans les villes qui avaient connu la plus forte surchauffe ces dernières années comme Bordeaux ou Lyon. Ils sont aussi plus nets pour les petites surfaces et les biens avec défauts, tandis que les maisons ou grands appartements bien situés et sans travaux tiennent mieux leurs prix.
Les propriétaires de logements dans les secteurs les moins prisés ou de petites et moyennes surfaces sont nettement plus raisonnables à la mise en vente.
Marielle Dupont, agent immobilier à Lyon
Une reprise de l’activité immobilière
Malgré un contexte de prix globalement baissiers, les professionnels de l’immobilier notent un certain redémarrage des ventes en ce début d’année 2024. Certes, on reste loin des volumes records de 2021, mais les acheteurs reviennent progressivement sur le marché. Ils sont attirés par des prix plus abordables et une offre de biens plus large qu’auparavant.
En parallèle, les vendeurs se montrent plus réalistes dans leurs prétentions. Ils acceptent plus facilement la négociation, conscients que le rapport de force s’est rééquilibré en faveur des acheteurs. Résultat, les transactions se concrétisent plus aisément qu’en 2022 ou 2023.
Des taux de crédit toujours élevés mais stables
Un des freins à la reprise immobilière reste le niveau élevé des taux d’intérêt des crédits immobiliers. Après la remontée rapide de 2022, ils se sont stabilisés courant 2023 autour de 3,5% en moyenne. Début 2024, on note même un très léger reflux, les banques cherchant à relancer la machine du crédit.
Malgré tout, ce niveau de taux pèse sur la capacité d’emprunt des ménages. Pour réaliser leur projet dans ce contexte, les acheteurs revoient leurs ambitions à la baisse, en termes de surface ou de localisation. Ils mettent aussi davantage d’apport personnel pour limiter le montant emprunté.
2024, une année de stabilisation pour l’immobilier ?
Si la tendance du début d’année se confirme, 2024 pourrait être une année de stabilisation, voire d’un léger rebond, pour le marché immobilier français. La baisse des prix devrait se poursuivre mais à un rythme plus modéré. L’activité continuerait parallèlement de reprendre, sans retrouver les sommets de 2021.
Attention cependant aux disparités locales qui devraient persister. L’immobilier parisien pourrait mieux résister que celui de villes moyennes. De même, les maisons pourraient mieux tirer leur épingle du jeu que les appartements. Une vigilance reste aussi de mise concernant l’évolution des taux d’intérêt et du pouvoir d’achat immobilier des ménages.
En définitive, le marché immobilier français devrait connaître en 2024 une conjoncture toujours délicate mais un peu moins dure que les années précédentes. La reprise se dessine progressivement mais ne sera ni générale, ni spectaculaire. Les acteurs de l’immobilier, acheteurs comme vendeurs, devront continuer à s’adapter à un contexte exigeant et contrasté.