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L’immigration africaine en France : un phénomène en pleine expansion

Près de la moitié des immigrés en France sont originaires d'Afrique selon l'Insee. Une arrivée récente qui pose la question de leur intégration professionnelle. Malgré des diplômes, beaucoup subissent un déclassement dans l'emploi. Découvrez les chiffres clés de cette immigration africaine...

Saviez-vous qu’en 2023, près d’un immigré sur deux vivant en France est né en Afrique ? C’est ce que révèle une récente étude de l’Insee, mettant en lumière l’ampleur et les enjeux de l’immigration africaine dans l’Hexagone. Zoom sur un phénomène qui ne cesse de s’intensifier et qui soulève de nombreuses questions sur l’intégration professionnelle de ces populations.

L’Afrique, premier continent d’origine des immigrés en France

Selon les derniers chiffres de l’Insee, la France compte actuellement 3,5 millions de personnes nées en Afrique, soit 48% de la population immigrée totale. Une proportion qui ne cesse d’augmenter au fil des années, faisant de l’Afrique le premier continent d’origine des immigrés devant l’Europe (2,4 millions) et l’Asie (1 million).

Parmi ces immigrés africains, plus de la moitié (60%) sont originaires du Maghreb, principalement d’Algérie, du Maroc et de Tunisie. Toutefois, on observe une diversification des pays d’origine, avec une hausse significative des arrivées en provenance d’Afrique subsaharienne, notamment des régions sahélienne, guinéenne et centrale.

Une immigration africaine de plus en plus récente

Autre fait marquant souligné par l’étude de l’Insee : les immigrés africains sont ceux arrivés le plus récemment sur le territoire français. En effet, la moitié d’entre eux se sont installés après 2005, contre 2004 pour les immigrés européens. Cette tendance illustre l’accélération des flux migratoires en provenance d’Afrique ces dernières années.

Le nombre d’immigrés originaires d’Afrique sahélienne, guinéenne ou centrale a doublé depuis 2006.

– Insee

Le motif familial, principale raison de l’immigration africaine

Quelles sont les principales motivations poussant les Africains à s’installer en France ? Selon l’Insee, le motif familial arrive en tête, cité par 46% des immigrés venus d’Afrique, loin devant les études (24%) et le travail (24% également). Le regroupement familial apparaît donc comme un moteur essentiel de cette immigration.

À noter que pour les ressortissants d’Afrique guinéenne ou centrale, fuir l’insécurité ou les troubles politiques est aussi un facteur non négligeable, avancé par 27% d’entre eux.

L’épineuse question de l’insertion professionnelle

Si la France attire de nombreux immigrés africains, leur intégration sur le marché du travail reste un défi majeur. L’étude met en évidence un phénomène préoccupant : parmi ceux qui occupaient déjà un emploi dans leur pays d’origine, 26% se retrouvent à un poste moins qualifié une fois en France. Un “déclassement” professionnel qui touche même les plus diplômés.

La reconnaissance des diplômes reste un problème. On le voit notamment dans le secteur hospitalier. De nombreuses infirmières diplômées en Afrique se retrouvent aides-soignantes en France.

– Odile Rouhban, chargée d’études à l’Insee

Malgré une présence de plus de 20 ans sur le sol français, 30% des immigrés africains disent ressentir un “sentiment de déclassement”, occupant un emploi en deçà de leurs compétences. Seuls 13% déclarent avoir un poste plus qualifié qu’auparavant.

Vers une meilleure valorisation des compétences africaines ?

Face à ce constat, la question de la reconnaissance des diplômes et des expériences acquises en Afrique apparaît cruciale. Des efforts restent à faire pour permettre aux immigrés africains de faire valoir pleinement leurs compétences et de s’épanouir professionnellement en France.

Cela passe notamment par une simplification des procédures d’équivalence des diplômes, mais aussi par une sensibilisation des employeurs à la richesse des parcours et des savoir-faire de ces populations. Un véritable levier pour favoriser une intégration réussie et lutter contre le gâchis des talents.

En conclusion, si l’immigration africaine en France ne cesse de s’amplifier, elle s’accompagne de défis majeurs en termes d’insertion professionnelle. Au-delà des chiffres, c’est toute la question de la valorisation des compétences et des parcours de ces immigrés qui est posée. Un enjeu crucial pour construire une société inclusive et tirer pleinement parti de cette diversité venue d’Afrique.

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