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L’île allemande de Borkum met fin à une tradition violente envers les femmes

Sur l'île allemande de Borkum, une tradition consistant à frapper les femmes avec des cornes de vache lors de la nuit de la Saint-Nicolas vient d'être interdite suite à un reportage choc de la télévision publique. Malgré la défense de certaines femmes, les autorités locales ont décidé d'y mettre fin. Découvrez les détails de cette pratique controversée et les réactions...

Sur l’île allemande de Borkum, située en mer du Nord, une tradition aussi étonnante que controversée vient de prendre fin. Chaque année lors de la nuit du 5 au 6 décembre, des jeunes hommes avaient pour habitude de chasser les femmes dans les rues avant de les frapper à coups de corne de vache. Un rituel violent baptisé « Klassohm » qui se déroulait à l’abri des regards extérieurs, jusqu’à ce qu’une équipe de la télévision publique allemande ARD ne vienne enquêter en caméra cachée.

Un reportage TV met fin à une tradition machiste

La diffusion du sujet dans l’émission Panorama il y a une dizaine de jours a provoqué un vif émoi dans la société allemande. Face au scandale, les autorités locales de Borkum ont été contraintes de réagir. Elles ont annoncé un renforcement de la présence policière pour la nuit du 5 au 6 décembre 2024. « La violence ne sera pas acceptée » a promis la police locale sur sa page Facebook.

Pourtant, d’après plusieurs sources proches du dossier, certaines femmes de l’île défendent encore cette tradition machiste. Elles estiment que le « Klassohm » fait partie de l’identité et du folklore local. Un argument balayé par les associations féministes qui dénoncent une « pratique d’un autre âge » et une « violation des droits des femmes ».

Des origines médiévales mal connues

Les origines exactes de ce rituel demeurent floues. Selon des historiens locaux, il remonterait au Moyen-Âge et serait lié aux anciennes croyances païennes. La corne de vache, symbole de fertilité, était censée porter chance aux femmes non mariées. Mais au fil des siècles, la dimension violente et machiste aurait pris le dessus sur la signification première.

Ce rituel archaïque n’a plus sa place au 21ème siècle. Il est grand temps que Borkum entre dans la modernité.

Une militante féministe de Hambourg

Vers une remise en cause des traditions sexistes

Au-delà du cas de Borkum, cette affaire met en lumière la persistance de traditions sexistes et dégradantes envers les femmes dans certaines régions reculées d’Europe. Sous couvert de folklore, des pratiques d’un autre âge perdurent, bafouant l’égalité entre les genres.

Mais les mentalités évoluent progressivement. Partout, des voix s’élèvent pour dénoncer ces coutumes rétrogrades et réclamer leur abolition. Les femmes, souvent premières défenseures de ces traditions par conditionnement, prennent peu à peu conscience de leurs droits. La décision des autorités de Borkum marque peut-être un tournant.

Le long chemin vers l’égalité réelle

Si l’interdiction du « Klassohm » constitue une avancée symbolique, le combat est encore long pour parvenir à une véritable égalité femmes-hommes. Au quotidien, dans la sphère professionnelle comme domestique, de nombreuses formes de sexisme ordinaire persistent en Allemagne comme ailleurs.

  • Seule une entreprise allemande sur trois est dirigée par une femme.
  • L’écart salarial demeure proche de 20% en moyenne.
  • Les tâches ménagères et familiales restent très majoritairement assumées par les femmes.

Pour les associations, il est urgent de mener une action éducative dès le plus jeune âge pour déconstruire les stéréotypes. Mais aussi de durcir les lois pour sanctionner toutes les formes de discrimination et de violence envers les femmes. Le chemin est encore long, mais l’épisode du « Klassohm » de Borkum montre que les lignes bougent. Lentement mais sûrement, les traditions patriarcales reculent face aux aspirations égalitaires.

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